Léon de Montesquiou
Le comte de Montesquiou fut l’un des principaux représentants du mouvement l’Action française et collaborateur de la Revue d’Action française (puis L’Action française) jusqu’à la Grande Guerre avec, notamment, Georges Valois, Jacques Bainville, Louis Dimier, Marie de Roux et Léon Daudet. Il a également été le secrétaire général de la Ligue d’Action française.
On lui doit plusieurs ouvrages patriotiques (anti-dreyfusards, anti-germanistes) des plaidoyers pour un nationalisme intransigeant et des ouvrages de type révisionnistes sur la défaite de 1870. Montesquiou défend la restauration monarchique (la raison d’État) comme seule solution aux « dérives » démocratiques et à la montée de l’individualisme qui caractérise, selon lui, la Troisième République.
À l’instar de Charles Maurras, le comte de Montesquiou tente de concilier le système politique d’Auguste Comte à ses idéaux royalistes et au catholicisme. Son interprétation du positivisme associe l' »ordre » comtien et la « sociocratie » à un conservatisme qu’il rapproche des idées des penseurs de la contre-révolution et à l’œuvre du sociologue Frédéric LePlay. Montesquiou fait sienne certaines maximes du père du positivisme telles : « La soumission est la base du perfectionnement » ou « Les vivants seront toujours et de plus en plus gouvernés nécessairement par les morts » qui, sans leur contexte d’origine, viennent renforcer l’argumentaire de la doctrine d’Action française et lui conférer un statut scientifique.
Propagandiste infatigable, défenseur des traditions et exégète d’Auguste Comte reconnu par ses pairs (comme Pierre Lasserre), Montesquiou meurt prématurément au champ d’honneur en 1915.