Allocution pour l’hommage à Louis XVI
Chers amis, chers royalistes, chers sympathisants, 227 ans après sa mort comment ne pas rendre hommage au roi qui fut le martyr d’une révolution qui n’en finit pas. La France sans roi est sans père. L’année 2019 a divisé à travers les gilets jaunes et la réforme des retraites encore plus profondément les Français et marqué la rupture entre le pays réel et le pas légal.
Petit à petit, les repères qui faisaient de la France une grande nation, et de ses peuples des Français, disparaissent. Nous sommes les derniers héritiers du Royaume dont Louis XVI fut l’un des derniers lieutenants.
Conscients que nous héritons de nombreux bien moraux et matériels que la République ne cesse de pilier depuis trop longtemps, nous osons sortir par ce froid de janvier, pour défendre cet héritage dont nous sommes et resterons individuellement les débiteurs. La question à se poser est de savoir si nous voulons ensemble retrouver l’unité de la France, et ainsi faire vivre ses traditions, exalter les biens et les vertus – dont Louis XVI est un exemple – pour devenir nous-mêmes les dépositaires d’un héritage qui vit au travers ses peuples ; ou si nous voulons nous approprier les derniers restes de France, qui se consument devant nos yeux en restant les bras croisés jusqu’à ce qu’il nous reste qu’un roitelet d’apparat vendu à la finance internationale, des législateurs incapables d’œuvrer pour le bien commun mais toujours prompt à se servir sur le solde des Français et un peuple d’esclave individualistes biberonné au libéralisme, au mondialisme, à la politique du spectacle et à la jouissance sans entraves.
« On ne fera pas la France par les élites, on la refera par la base » disait Bernanos. Soyons des exemples , engageons-nous. Ayons le courage d’être libre. Ayons le courage face la guillotine de la bien-pensance et de la repentance de défendre la France éternelle qui semble s’être éclipsé mais dont nous espérons le retour. Les lys blancs refleuriront.
Je finis en citant ce morceau bien ciselé du roman Sire de Jean Raspail alors que le roi s’apprête à être décapité : « Il reste à monter les marches raides, étroites et mal équarries qui conduisent à la machine, ce qui est malaisé pour un homme de sa stature et qui a les mains liées. L’abbé Edgeworth le soutient. Les bourreaux sont là qui l’attendent pour le courber sous la lunette et l’attacher avec des sangles. Le roi s’arrache à leurs mains, fait face à la foule et d’un geste arrête les tambours, qui aussitôt lui obéissent. Alors, dans le silence, il s’écrie d’une voix qui s’entend jusqu’aux Tuileries :
— Peuple, je meurs innocent de tous les crimes que l’on m’impute. Je pardonne aux auteurs de ma mort, et je prie Dieu que le sang que vous allez répandre ne retombe jamais sur la France…
Des soldats pleurent. La foule va-t-elle se retourner ? Santerre tire son sabre, hurle des ordres, et reprennent les roulements de tambour qui couvrent la voix du roi. Sanson reste immobile, comme hagard. C’est son fils Henri-François, Legros et les autres bourreaux, futurs exécuteurs de la reine, qui précipitent le roi dans les sangles. On entend un cri « affreux ». Le couperet tombe. Jaillit une pluie de sang devant laquelle, horrifié, le confesseur du roi recule. Anéanti par la douleur, l’abbé Edgeworth de Firmont sera plus tard incapable de préciser s’il a ou non prononcé ces paroles que la postérité a retenues : « Fils de Saint-Louis, montez au ciel ! ».
Il est dix heures et vingt-deux minutes. Le sacré s’est retiré à jamais, en France, de l’exercice du pouvoir. Le roi Louis XVI avait trente-huit ans ».