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Pierre Taupin un des chefs de la troisième chouannerie dans le pays de Tréguier

Aujourd’hui, c’est le triste anniversaire de la mort, le 10 février 1800, de Pierre Taupin, un des chefs de la troisième chouannerie dans les Côtes-du-Nord, ayant principalement combattu dans l’est du pays de Tréguier.

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Il naît le 31 mars 1753 à Omméel, dans l’Orne, en Normandie.
En 1792, il est valet de chambre de l’évêque de Tréguier, Monseigneur Augustin-René-Louis Le Mintier. Au début de la Révolution, ils s’exilent tous les deux à Jersey pour fuir les persécutions des révolutionnaires.
La femme de Pierre Taupin, Ursule et leurs cinq enfants restent. Elle tient un commerce de liqueurs et de confiseries mais en a été dépossédée, vendu comme « biens d’émigrés ». Sa grande pauvreté ne l’empêche pas de cacher deux prêtres réfractaires, l’Abbé Francez Lageat, de Coatreven, vicaire à Pleubian et l’Abbé Le Gall, de Pleudaniel, vicaire à Cavan.
Le 29 avril 1794, elle est dénoncée au tribunal du district de Lannion par Guillaume Salaun, un sans-culotte de la commune de Brélévenez. Les deux prêtres et Ursule Taupin sont rapidement arrêtés par une vingtaine d’hommes armés du bataillon d’Étampes. Les enfants, quant à eux, sont dispersés et placés en hospice.
Après un procès inique, le tribunal présidé par le juge Leroux-Cheffdubois condamne la femme de Pierre Taupin à mort. Elle est guillotinée sur la grande place de Tréguier, au pied de la cathédrale, le 4 mai 1794.
Le 30 mai 1796, le juge Leroux-Cheffdubois est tué par trois coups de feu, dans son lit.
Pierre Taupin, revenu d’exil, est désigné comme coupable ayant par son geste voulu venger la mort de sa femme. En juillet 1796, il sera arrêté à Tréguier et conduit en prison à Rennes. Le 22 décembre 1797, il est condamné au bagne. Le 12 mars 1798, il est entassé à fond de cale de la frégate La Charente, avec 193 autres prisonniers dont 38 laïques, et est conduit au bagne de Cayenne, en Guyane.
En mai 1796, il s’évade avec 11 autres déportés et arrivera à rejoindre une colonie anglaise et à revenir en France. Quand il arrive à Tréguier, c’est la période de la troisième chouannerie, et la nouvelle de son évasion de Cayenne et son retour dans le Trégor lui valent un très grand prestige.
Rapidement, les paysans vont le chercher pour qu’il prenne la tête de la révolte. Il accepte et prend le commandement d’une troupe de chouans du secteur de Guingamp-Tréguier, sous les ordres de Guillaume Jean Joseph de Keranflech, lieutenant-colonel de l’Armée catholique et royale de Bretagne.
La « bande à Taupin » qui se bat contre les républicains au nom de Louis XVIII, est insaisissable.
Le 8 février 1799, à proximité de Pommerit-le-Vicomte, Pierre Taupin mène ses Chouans à la victoire lors du combat de Restmeur.
Le 10 février 1800, sur la colline du Menez-Bré, non loin de Guingamp et du village de Tréglamus, une trentaine de chouans dirigés par Pierre Taupin attaquent une troupe de soixante conscrits républicains. Après un violent combat qui dure plusieurs heures, les républicains sont finalement repoussés jusqu’à proximité de Louargat. C’est au cours de ce combat que Pierre Taupin est frappé en pleine poitrine par une balle républicaine. Mortellement touché, ses hommes l’emmènent jusqu’au cimetière où il décèdera quelques heures après.
Quelques semaines plus tard, tous les autres chefs chouans de la région déposeront les armes. C’est la fin de la troisième chouannerie.
Honneur à ce valeureux combattant chouan pour Dieu et le Roi ! 

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