Incendie à la Cathédrale de Nantes !
Enquête ouverte pour incendie volontaire, car au minimum 3 départs de feu ont été constatés. Le premier a été détecté au niveau du grand orgue, totalement détruit par les flammes, et les deux autres du côté de la nef. Après nos paysages, notre langue, notre éducation nationale, notre justice et notre joie de vivre, c’est au tour de notre patrimoine de partir en fumée, monument après monument…
« La console de l’orgue de chœur a disparu en fumée et les stalles en bois attenantes. Derrière le grand orgue, il y a des vitraux d’origine qui ont tous volé en éclats. C’est une verrière complète du XVIe » qui a été détruite, a expliqué le père François Renaud. Œuvre du facteur d’orgue Jacques Girardet fabriquée aux alentours de 1620, l’instrument aura connu plusieurs restaurations tout en survivant aux soubresauts de l’histoire de France.
Pendant la Révolution française, alors que des églises et des orgues sont détruits, l’instrument aurait été sauvé par l’organiste de l’époque, Denis Joubert. Celui-ci aurait interprété La Marseillaise pour convaincre les révolutionnaires de ne pas abîmer le précieux orgue.
“Sous la Révolution, quand la cathédrale est devenue nationale, les autorités pensaient tout simplement le détruire et envoyer les tuyaux à la fonte”, raconte Paul Chopelin, maître de conférence en histoire moderne à Lyon et membre du CTHS (Comité des travaux historiques et scientifiques).
Quelques années plus tard, l’orgue sera épargné par l’explosion de la tour des Espagnols, poudrière du Château-des-Ducs, qui ravage les vitraux.
Au XXe siècle, une nouvelle grande restauration-extension, oeuvre du facteur Joseph Beuchet, a apporté à l’instrument une modernité tant technique (transmission électrique, combinaisons ajustables) qu’esthétique (jeux de fonds, mixtures).
Pendant la Seconde Guerre mondiale, un bombardement l’endommage mais l’instrument pourra être restauré.
C’est lors de l’incendie qui ravage la cathédrale en 1972 que l’orgue aura été le plus menacé. Joseph Beuchet, alors à la tête de la manufacture, et ses ouvriers braveront les flammes avec les pompiers pour bâcher l’instrument afin de l’abriter de l’eau des pompiers.
Un des probable départs de feu