Bibliographie Jean Ousset

Jean Ousset, né le 28 juillet 1914 à Porto (Portugal) et mort le 20 avril 1994 à Paris, est un intellectuel militant de sensibilité maurrassienne1catholique français. Il a écrit sous plusieurs pseudonymes tels Jean Marial, André Roche, Louis Morteau, Jean-Marie Vaissière, Jacques Régnier et Jacques Haissy. Compagnon de route royaliste, il est l’un des auteurs majeurs de l’école du catholicisme contre révolutionnaire.  Il aspire à la restauration d’un ordre social chrétien. Avec Péguy, il est convaincu que le beau est l’éclat du vrai.

Maurras lors d’une de ses dernières apparitions publiques désigner Jean Ousset comme l’un des plus sûrs continuateurs de son œuvre intellectuelle et morale.

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Jean Ousset passe sa jeunesse à Montalzat. Ce sont ses grands-parents qui s’occuperont de l’éducation de ce fils unique, ses parents (Eugène et Camille Ousset) étant obligés d’aller travailler à Paris. Le grand-père comme son fils sont des catholiques et des monarchistes convaincus ; il est membre de l’Action française.

 Il entre en pension chez les Dominicains qui tiennent le collège de Saint-Elme. C’est à cette occasion qu’il va faire connaissance avec Jean Masson, futur fondateur avec lui de la Cité catholique.

Son père lui trouve un travail dans l’artisanat (fabrication de chapeaux). Travail qu’il va abandonner très vite pour se consacrer à sa passion : l’art. Il va partir pour Bordeaux suivre des cours de peinture et de sculpture.

Il va avancer son service militaire et passer trois années au sein du 9e bataillon de chasseurs alpins.

C’est l’Abbé Choulot qui va prendre en charge la formation doctrinale du groupe et permettre aux discussions de prendre une direction moins anarchique. C’est le charisme, la fougue du jeune abbé qui vont orienter le combat d’une partie des pionniers de la Cité catholique. Durant ses études, Jean Ousset, ouvrier à l’usine pour s’assurer un revenu, va découvrir les méthodes de fonctionnement du parti communiste, sa « dialectique » et son influence sur les ouvriers.

Lors d’un cycle de conférences en mai 1939 à Bordeaux, il se fait remarquer par Charles Maurras qui le loue à la une de L’Action française2. Lors d’un entretien qu’Ousset aura avec Maurras, celui-ci lui dira : « Toutefois, si vous cherchez une doctrine, soyez certain qu’il n’y a de doctrine vraie que catholique. Si donc vous êtes catholique, ne le soyez pas à moitié ! »3. Maurras va quelques années plus tard lors d’une de ses dernières apparitions publiques désigner Jean Ousset comme l’un des plus sûrs continuateurs de son œuvre intellectuelle et morale, l’autre étant Jean Arfel (Jean Madiran)[citation nécessaire].

Après avoir combattu sur le front de Lorraine en 1940, décoré de la Croix de guerre, il est fait prisonnier en Allemagne. Après plusieurs tentatives d’évasion, il est libéré en 1942 et retourne en France. Il devient le chef du bureau d’étude de la Jeune légion4, une structure liée à la Légion française des combattants de Xavier Vallat. Toujours opposé à l’idéologie nazie, en raison de son néo-paganisme il ne sera pas poursuivi en tant que collaborateur après-guerre. Il publie deux ouvrages politiques : Histoire et génie de la France (1943) et Fondement d’une doctrine (1944).

La Cité catholique

La période pré-conciliaire

Le 29 juillet 1946, c’est à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre que trois hommes (Denis Demarque, Jean Masson et Jean Ousset) vont consacrer leur projet au Christ Roi. Le même jour, l’œuvre nouvelle était mise sous la protection de la « Reine du Monde » en la chapelle Notre-Dame-de-la-Médaille-miraculeuserue du Bac. La Cité catholique était née sous son premier nom de « Centre d’études critiques et de synthèse ». La volonté des fondateurs est de créer un organisme de laïcs agissant sous leur responsabilité civique à l’avènement d’un ordre social chrétien. Cette œuvre laïque doit professer et diffuser à travers ses membres la doctrine sociale de l’Église catholique plutôt qu’une doctrine personnelle.

C’est grâce au droit que reconnaît la hiérarchie romaine à tout catholique de prendre des positions politiques particulières que La Cité Catholique exercera cette liberté afin de répandre sa méthode et son action. Jean Ousset et Jean Masson connaissent d’ailleurs des fondements politiques différents : le premier a une formation plutôt traditionnelle et maurassienne, le second vient de la démocratie chrétienne. Par son activité au sein du monde, l’œuvre ne prétend pas représenter l’Église mais s’en faire l’écho « « au plan de ces affaires sociales, civiques ou politiques que le naturalisme et le laïcisme révolutionnaire ne cessent de pénétrer. »

Son organisation se fonde sur le noyautage des élites, seules capables de mener la reconquête d’une société en perdition6. Ses membres fondent des « cellules » autonomes : des petits groupes qui se rassemblent pour étudier l’œuvre du maître et diffuser ses idées dans leurs milieux respectifs (militaires, étudiants, patrons, etc.).

La Cité catholique prend son essor dans les années 1950, se dotant d’un périodique, Verbe, accueillant dans ses congrès annuels quelques évêques et des personnalités de la droite catholique (Henri MassisJean Madiran, le général Maxime Weygand), dans le contexte de la crise de la IVe République et de la guerre d’Algérie. Ousset et son association s’opposent au modernisme des catholiques progressistes favorables à la décolonisation, et au communisme; fidèle, concernant le second point, à l’encyclique Quadragesimo anno du pape Pie XI (1931) qui le condamne sans réserve. Ousset publie son œuvre majeure Pour qu’Il règne en 1959.

Des généraux « ultras » comme Lionel-Max Chassin (en congé définitif depuis 1958) furent effectivement proches d’Ousset, qui a bénéficié de l’aide d’anciens officiers comme le commandant Breuilh.

La grande majorité des évêques français prend ses distances en 1960. Mgr Lefèbvre prend la défense d’Ousset, comme aussi Jean Madiran dans Itinéraires (revue) et dans La Nation française8, ou encore des personnalités de la droite catholique qui signent en 1962 un appel en sa faveur : le maréchal Alphonse Juin, le général Maxime Weygand, le Colonel RémyHenri Massis, le député de Paris « national » Édouard Frédéric-DupontGilbert TournierGustave Thibon, le romancier Michel de Saint-Pierre, Pierre Mauriac9. Certains ont assisté à ces congrès, tels Massis, Weygand, Tournier ou Frédéric-Dupont10.

L’Office international des œuvres de formations civiques et d’action doctrinale selon le droit naturel et chrétien

En 1963, Ousset change le nom de son association, et le titre de son périodique, qui devient Permanences. Proche de l’Opus Dei, elle va connaître un certain rayonnement tant en France qu’au niveau international, dans les milieux catholiques traditionalistes, dans le contexte des réformes liturgiques issues du Concile Vatican II et du pontificat de Paul VI. Le premier congrès a lieu en 1964 à Sion, dans le canton du Valais (Suisse). Puis, de 1965 à 1977, ils se déroulent à Lausanne.

Ces congrès accueillent comme présidents de séances ou conférenciers des intellectuels de droite, catholiques conservateurs et traditionalistes, pour la plupart collaborateurs des revues Itinéraires ou/et La Nation française, tels Jean MadiranGustave ThibonLouis SalleronJean de Fabrègues, Luc Baresta (directeur adjoint de France catholique), Michel de Saint-Pierre, l’amiral Gabriel AuphanHenri RambaudFrançois Saint-Pierre (écrivain), Marc Rivière, André Récipon, Marcel ClémentGeorges SaugeRaoul Follereau, le Belge Marcel de Corte, les Suisses Jean de Siebenthal et Gonzague de Reynold, etc. Par exemple, en 1969, trois mille personnes assistent au congrès annuel au cours duquel interviennent des personnalités comme Thibon, Madiran ou Marcel Clément (directeur de la revue L’Homme nouveau)12. Entre 1965 et 1970, Jean Ousset s’est associé aux initiatives de Madiran et de Michel de Saint-Pierre: il cosigne l’appel aux évêques lancé par ce-dernier pour dénoncer « l’infiltration marxiste » dans « la vie chrétienne » et participe aux réunions publiques à Paris à La Mutualité avec ces deux hommes, en avril 196613 et en avril 196714.

Jean Ousset participe jusqu’au bout de ses forces au développement de cette action pour que l’équipe continue l’œuvre dans une stricte fidélité au dessein initial, mais ses membres se divisent sur les questions qui se posent aux catholiques traditionalistes : les réformes liturgiques issues du IIe concile œcuménique du Vatican – Ousset a refusé de se prononcer sur la conservation de la messe traditionnelle à partir de 1969-7015, ce que d’aucuns lui reprochèrent – , l’évolution vers le schisme de Mgr Lefebvre.

Décès et postérité[modifier | modifier le code]

Au cours d’une visite au Louvre, il est victime d’une attaque cérébrale. Il meurt le 20 avril 1994.

Deux organisations distinctes naissent à la suite de l’éclatement de l’Office. D’une part, l’Institut CIVITAS fondé par l’amiral François de Penfentenyo, proche de la FSSPX, et dirigé aujourd’hui par Alain Escada, et d’autre part ICHTUS lancé par Jacques Trémolet de Villers et dirigé aujourd’hui par Bruno de Saint-Chamas et Guillaume de Prémare, premier président de La Manif Pour Tous.

Bibliographie

  • À la découverte du beau (1971)

Œuvre principales :

  • Pour qu’Il règne (1959) Jean Ousset (textes réunis), Office international des œuvres de formation civique et d’action culturelle selon le droit naturel et chrétien, 1970 (1re éd. 1959), 459 p., 21 cm (notice BnF no FRBNF35295211).
  • L’Action, Office international des œuvres de formation civique et d’action culturelle selon le droit naturel et chrétien, 1968, 272 p., 21 cm (notice BnF no FRBNF33126401
  • Jean Ousset (préf. Mgr Ivan Bučko), Le Marxisme-léninisme, La Cité catholique, 1960, 411 p., 21 cm — réédition en 1961.
  • Réédition refondue : Marxisme et Révolution, Éditions Montalza, 1970, 285 p., 21 cm (notice BnF no FRBNF35376020) — réédition CLC, 1973 (notice BnF no FRBNF35190578) ; 1981 ; 1992 (notice BnF no FRBNF36659057) [présentation en ligne [archive]].
    Édité en espagnol sous le titre El Marxismo-leninismo, Iction, Buenos Aires, 1963
  • Patrie, Nation, État, Savoir et Agir, 1963, 160 p., 21 cm (notice BnF no FRBNF33126406).

Réédition refondue : À la semelle de nos souliers : Réflexions sur les notions de patrie, de nation et d’État, CLC, 1977, 234 p., 21 cm (notice BnF no FRBNF34703802présentation en ligne [archive]).

Sauf mention spéciale, Jean Ousset est également auteur des ouvrages listés ci-dessous.

  • Jean Ousset (préf. Pierre Chevallier, postface M. R. Cantoni), Histoire et génie de la France, Hôtel de Séville, coll. « Bastions. Supplément à Bastions no 2 », 1943, 99 p., 18 cm (notice BnF no FRBNF32502097) — appendice : lettre de M. R. Cantoni du 15 avril 1943, sur le même sujet.

Réédition refondue : Jean Ousset (sous le pseud. Jean Marial), D’où vient la France : Les origines de notre pays, Dillen et Éditions du Verbe, coll. « Études historiques et doctrinales » (no 2), 1947, 221 p., 19 cm (notice BnF no FRBNF32502095).

  • Jean Ousset (préf. Pierre Chevallier), Fondements d’une doctrine, Hôtel de Séville, coll. « Bastions. Supplément à Bastions no 1 », 1944, 95 p., 18 cm (notice BnF no FRBNF32502096).

Réédition refondue : Jean Ousset (sous le pseud. Jean Marial), Au commencement : Rappel de quelques principes et notions, Éditions du Verbe, coll. « Études historiques et doctrinales » (no 1), 1946, 167 p., 19 cm (notice BnF no FRBNF32502094).

Réédition augmentée CLC, 1975 (notice BnF no FRBNF34575940) ; Éditions Dominique Martin Morin, 1986 (notice BnF no FRBNF36146832) (ISBN 978-2-85652-087-1) ; 1998 (notice BnF no FRBNF37028971) (ISBN 978-2-85652-234-9) [présentation en ligne [archive]].
Édité en espagnol sous le titre Para que Él reine, La Ciudad Católica et Speiro, Madrid, 1961.

.

  • Jean Ousset (sous le pseud. André Roche), Ce feu qui dévore : 50 méditations sur la Bible, Éditions de L’Épi, 1961, 192 p., 19 cm
  • Pour une doctrine catholique de l’action politique et sociale, La Cité catholique, 1961, 231 p., 21 cm
  • Introduction à la politique, La Cité catholique, 1961, 21 cm — édité en espagnol sous le titre Introducción a la política, Iction, Buenos Aires, 1961.
  • Jean Ousset et Michel Creuzet, Le Travail, La Cité catholique, 1962, 397 p., 21 cm (notice BnF no FRBNF33126408).
  • Le Couple liberté-autorité, Éditions Montalza, 1963, 32 p., 21 cm (notice BnF no FRBNF33126402) — réédition CLC, 1997 (notice BnF no FRBNF36167517) (ISBN 978-2-900395-18-9) [présentation en ligne [archive]].

Édité tout d’abord en anglais sous le titre Freedom and AuthorityImprimerie Oberthur, 1961, (notice BnF no FRBNF33126403).

  • Rétablir le pouvoir temporel chrétien du laïcat, Éditions Montalza, 1965, 27 p., 21 cm (notice BnF no FRBNF33126407) — extrait de la revue Permanences.
  • Pagaille dans l’Église ou mystère de la Croix ?, Éditions Montalza, 1966, 16 p., 21 cm (notice BnF no FRBNF33126405).
  • Mission politique des laïcs, Office international des œuvres de formation civique et d’action culturelle selon le droit naturel et chrétien, 1968, 38 p., 21 cm (notice BnF no FRBNF33126404).
  • ).

Réédition augmentée en 1972 (notice BnF no FRBNF35190576) ; CLC, 1998 (notice BnF no FRBNF37025017) (ISBN 978-2-900395-20-2) [présentation en ligne [archive]].
Édité en allemand sous le titre Die Aktion : die Praxis in der christlichen Gesellschaftslehre, A. Pustet, Salzbourg, 1976 ; en anglais sous le titre Action: A Manual for the Reconstruction of Christendom, IHS Press, Norfolk, 2002.

  • À la découverte du beau, Éditions Montalza, 1971, 253 p., 21 cm (notice BnF no FRBNF35376026) — contient L’Enseignement tricolore, nouvelle inédite de Jean de La Varende.

Réédition CLC, 1997 (notice BnF no FRBNF36178910) (ISBN 978-2-900395-19-6) [présentation en ligne [archive]].

  • Notes pour l’action, Éditions Montalza, 1972, 39 p., 21 cm (notice BnF no FRBNF35196580).
  • Jean Ousset et Henri Boissonet, L’Office : Un certain style d’action, Office international des œuvres de formation civique et d’action culturelle selon le droit naturel et chrétien, 1972, 38 p., 21 cm (notice BnF no FRBNF35196583) — texte de deux exposés donnés au 8e Congrès de l’Office international des œuvres de formation civique et d’action culturelle selon le droit naturel et chrétien, mai 1972.
  • Les Arguments de notre espoir, CLC, 1976, 84 p., 21 cm (ISBN 978-2-900395-05-9, notice BnF no FRBNF34585023) — recueil de textes extraits de la revue Permanences, 1970-1975.
  • Onze Leçons de notre histoire, CLC, 1976, 46 p., 21 cm (ISBN 978-2-900395-04-2, notice BnF no FRBNF34695740).
  • Ruine de Rome, incurie des Césars, CLC, 1977, 66 p., 21 cm (notice BnF no FRBNF34590622).
  • Amour ou sexualisme ?, Éditions Dominique Martin Morin, 1987, 85 p., 19 cm (ISBN 978-2-85652-095-6, notice BnF no FRBNF34977862présentation en ligne [archive]) — précédemment paru sous le pseudonyme André Roche.
  • Fondements de la cité, Éditions Dominique Martin Morin, 1989, 251 p., 21 cm (ISBN 978-2-85652-109-0, notice BnF no FRBNF35024708) — réédition en 2008 préfacée par Jacques Trémolet de Villers.

Bibliographie critique universitaire