Un roi sinon rien…
Très intéressant article à lire intégralement sur Valeurs Actuelles :
Alors que la campagne présidentielle va rendre son verdict, les royalistes de toutes obédiences s’entendent pour porter sur l’actualité politique un regard radicalement différent.
A quoi penseront les royalistes au soir du 6 mai ? Seront-ils, parmi les électeurs français, les seuls à n’être ni déçus ni comblés ? L’unique candidat royaliste, Patrick de Villenoisy, représentant de l’Alliance royale (AR) n’avait pu réunir les 500 signatures requises et, de surcroît, ne faisait pas l’unanimité. La notion de candidat, ou même de parti, pose en effet un problème aux royalistes dont l’action consiste à promouvoir un homme qui se situe, non pas seulement au-dessus des partis, comme on le dit d’un président, mais par définition même en dehors.
Si certains, comme Hilaire de Crémiers, directeur de la rédaction de Politique magazine et « royaliste de toujours » n’est pas contre le principe d’une « candidature de témoignage » d’autres considèrent que le moment n’est pas venu et que le temps est encore à l’action culturelle. « Il importe plutôt de mettre la royauté dans les esprits, explique Renaud Dozoul, auteur, avec Laurent-Louis d’Aumale, de Dix (très) bonnes raisons de restaurer la monarchie. « Il faut créer un climat, instaurer un désir de couronne. »
Et pour cela commencer par s’appuyer sur l’Histoire qui enseigne que, depuis 1789, la France a changé de système plus souvent qu’aucun autre pays. Selon Hilaire de Crémiers, cette instabilité est la preuve d’une « inadéquation foncière » entre le peuple français et la République, au contraire de la monarchie qui a pour elle dix siècles d’histoire commune. « En ce qui concerne l’arbitrage, l’indépendance, la durée, il n’y a rien de mieux » renchérit l’essayiste et spécilaliste de Maurras Axel Tisserand. La monarchie est le meilleur régime pour défendre la France. » Les royalistes soulignent que la durée, valeur intrinsèque à la monarchie, constitue le besoin premier de notre époque impatiente. « Regardez les hommes politiques : ils n’ont pas le temps. A peine élu, ils pensent à l’être de nouveau. C’est à peine s’ils peuvent réfléchir, dénonce Hilaire de Crémiers. Inaccessible à ce genre de considérations, un roi peut songer à l’essentiel : la France. »