Les Assurances Sociales et l’assistanat
Relire les fondamentaux de temps en temps, comme ce texte de Firmin Bacconnier :
Or, l’assistance est due, sans contestation possible, à l’enfant, à l’infirme, au vieillard. Mais poser l’assistance comme principe de l’ordre économique et social, est une grosse erreur. On tue ainsi cet esprit de prévoyance et d’épargne, qui est à la base du développement économique, du progrès social et de l’affranchissement des personnes. L’assisté dépend de celui qui l’assiste. Il n’est pas libre : Assistance, c’est sujétion. Cela présente des avantages pour un gouvernement électif, qui trouve ainsi chez les assistés des électeurs dociles. Mais pour le pays les inconvénients sont immenses.
Un pays d’assistés est un pays qui se renonce, un pays qui se croit atteint d’une maladie incurable et qui, dans ces conditions, n’a plus qu’à se coucher pour mourir. Les pays qui veulent vivre ne font pas de l’assistance mais de l’assurance. Qui dit assurance dit confiance.
Troisième erreur : L’application massive, le même jour, à tous les risques et à toutes les professions, des exigences de la loi. L’Allemagne a mis quarante années pour bâtir son édifice des assurances sociales. Cela a permis à son économie d’incorporer sans trop de difficultés les charges de l’assurance. D’autre part, l’Allemagne a réalisé les assurances au temps de sa plus grande prospérité économique.
La loi française a la prétention de couvrir tous les risques à la fois et elle entre en application à une époque de dépression économique. C’est de la folie pure.
Quatrième erreur : L’uniformité pour toutes les professions. Cet inconvénient est un peu atténué, puisque le rectificatif crée un régime spécial pour les agriculteurs. Les fonctionnaires ont toujours été en dehors de la loi et les mineurs gardent leurs caisses autonomes. Il y a donc maintenant quatre classes de salariés : fonctionnaires, mineurs, agriculteurs, et dans la dernière catégorie…tous les autres.