Cette jeunesse à reconquérir
La jeunesse a toujours été considérée dans les sociétés modernes comme une classe à part, une catégorie sociale certes indispensable mais si imprévisible, si impétueuse, si incontrôlable ! Adulée et cajolée par l’actuel consumérisme de notre civilisation, elle n’en est pas moins politiquement et socialement manipulée par la gueuse qui y voit non pas de jeunes individus à épanouir, mais un ensemble de moutons à mener.
Pointée du doigt par les médias, rongée par la pourriture morale républicaine, la jeunesse française n’est plus aujourd’hui ce « goût pour l’aventure sur l’amour du confort » chère au Général Mac Arthur, mais bien l’ombre d’elle-même, se vautrant et se répandant allègrement dans la fange consumériste que la république lui offre chaque jour.
Pourtant, c’est bien là que le combat royaliste doit trouver son écho, c’est chez cette jeunesse française que les royalistes doivent militer, susciter cette « générosité et cette force » caractéristiques de l’esprit jeune. Albert de Mun proclamait dans un discours de 1876 : « Dieu, Messieurs, a mis dans la jeunesse tout ce qui fait les grandes choses, l’enthousiasme, la force et la générosité. Elle est, dans une nation, comme la sève qui parcourt les rameaux d’un grand arbre et qui porte aux extrémités l’épanouissement d’une verdure toujours renaissante, en même temps qu’elle conserve au tronc la vigueur et la fécondité : les oeuvres où elle n’entre point sont frappées de stérilité, et celles d’où elle s’est retirée se dessèchent et s’en vont en poussière. Mais parce qu’elle a reçu de Dieu ce don particulier et cette marque singulière de sa prédilection, elle est aussi, de la part de l’esprit du mal, l’objet des plus ardentes convoitises et des attaques les plus passionnées ; en sorte qu’elle doit nous être doublement chère, et par le bienfait qu’elle nous apporte et par les dangers auxquels nous l’arrachons, et que c’est à la fois la servir et servir notre Oeuvre que de nous attacher à faire sa conquête. Admirable mission et qui nous oblige en conscience ! »
Le Royalisme se meurt de délaisser la jeunesse, de la dénigrer en lui préférant la facilité et le militantisme « de salon ». Quid de cette jeunesse royaliste qui, alors que les bruits sourds des républicains résonnaient, entonnait des cantiques et avançait aux cris des « Vive le Roi ! » ? Quid de cette génération Maurras qui, si on lui avait demandé de déplacer des montagnes, l’aurait fait sans sourciller, le sourire aux lèvres, heureuse de se battre pour son idéal ?
Royalistes, voilà où est l’avenir de notre cause, dans cette jeunesse perdue, pervertie par le consumérisme et l’individualisme républicain. Sortons de notre timidité et de notre confort, sortons de notre torpeur pour aller au devant de ces jeunes qui ne demandent que cela !
« Vous êtes aussi jeune que votre confiance en vous même, aussi jeune que votre espoir, aussi vieux que votre doute et votre abattement »
Général Mac Arthur