Cahuzac et l’actuelle crise institutionnelle française
« Les institutions sont la garantie du gouvernement d’un peuple libre contre la corruption des mœurs, et la garantie du peuple et du citoyen contre la corruption du gouvernement ». Saint Just
A l’heure où l’affaire Cahuzac ébranle d’une manière peu commune le frêle gouvernement socialiste et bien au-delà du seul procès fait à l’ex-ministre du budget, il semble bon de se rappeler ces propos de Saint Just, emblématiques et révélateurs des véritables enjeux de la lutte contre la corruption des élus.
L’erreur fondamentale est de croire à l’absolue probité d’un pouvoir, démocratique ou non. « Le pouvoir corrompt », répétait Machiavel en son temps. Vouloir faire croire l’inverse au pays réel ne relève même plus de l’utopie mais de l’absurdité même. Ainsi, « la République irréprochable » brandie par le candidat Hollande fait aujourd’hui face à la triste réalité politique, l’échec de cette promesse devant apporter dans son sillage une véritable ira populaire. Et face à cette légitime colère, rejeter la faute sur l’outrecuidant Cahuzac en s’abritant derrière l’implacable sanction « d’outrage à la République », ne pourra suffire. Le président Hollande le sait.
D’où les trois réformes sorties du chapeau hollandais, celles-ci visant à donner davantage de transparence aux finances des élus et des ministres. « Rustines » pour Bayrou. Ces réformes sentent effectivement le réchauffé et soulignent cruellement au passage l’inutilité de nombreux organismes déjà existants, comme la Commission pour la Transparence Financière de la Vie Politique (CTFVP) ou la Commission Nationale des Comptes de Campagne et des Financements Politiques (CNCCFP).