Électricité : la Bretagne un peu plus autonome
Une hausse continue
En 2012, la consommation électrique bretonne a atteint 21,1 térawatts/heure, soit une hausse brute de 4,1 %. Mais 2012 était une année bissextile et l’hiver 2011 fut particulièrement doux. Corrigée de ces « variations saisonnières », la hausse de la consommation de la région a en fait été de 0,9 % (contre 0 % au niveau français). Elle correspond sensiblement à la poussée démographique bretonne (25 000 habitants supplémentaires soit 0,8 % de la population totale).
Des économies relatives
Cette progression, même lente, de la consommation électrique, s’explique, selon RTE (Réseau de transport d’électricité), par un taux de croissance du nombre de ménages supérieur à celui de la population, par le développement de nouveaux usages de l’électricité (ordinateurs et outils de communication notamment) et par la poursuite du développement du chauffage électrique (une consommation récemment en légère perte de vitesse cependant). Cette nouvelle progression de la consommation relativise aussi, pour l’instant tout au moins, l’impact des mesures d’économie inscrites dans le Pacte électrique breton. Il faudra sans doute plus de temps et des investissements consentis par les propriétaires pour que la rénovation énergétique des bâtiments se traduise dans les courbes de consommation.
La montée du renouvelable
La production électrique bretonne a progressé de 8,4 %, passant de 2,2 TWh en 2011 à 2,4 TWh en 2012. La région couvre ainsi 11 % de sa consommation. Nous sommes encore très loin de l’objectif (assez peu réaliste) fixé par le pacte énergétique : 40 % en 2020. Mais, symboliquement, la Bretagne est désormais électriquement plus « autonome » que l’Ile-de-France qui ne produit que 10 % de sa consommation. Cette hausse de la production tient à la montée en puissance des énergies renouvelables. Le photovoltaïque et l’éolien ont respectivement progressé de 14,6 % et 15,3 % l’an dernier. L’éolien assure aujourd’hui à lui seul 54% de la production électrique bretonne.
De nouveaux chantiers
Afin de sécuriser l’approvisionnement énergétique de la Bretagne, RTE démarre les travaux de mise en place d’une liaison haute tension entre Lorient et Saint-Brieuc, via Mûr-de-Bretagne. « La connexion de Mûr-de-Bretagne permettrait le raccordement au réseau de plus d’une centaine d’éoliennes, soit 300 mégawatts » précise Didier Bény, directeur de RTE Ouest, dont les services travaillent aussi à la préparation du raccordement terrestre du futur champ éolien de 500 mégawatts en baie de Saint-Brieuc.