Valls et le populisme : c’est pas Joly Eva !
L’un des fondements de la dialectique politicienne se révèle être la destruction réelle et volontaire de la substance des termes, l’annihilation progressive de toute véritable signification des mots, afin d’en user comme « mots-valises », ceux-ci portant en leur sein l’irréfragable preuve de l’impertinence politique de l’adversaire. Archétype de cette « fonction idéologique de l’amalgame »1, le terme « populiste » a connu depuis le début des années 70 un véritable regain d’intérêt, passant d’une signification plutôt neutre (exemple du couple argentin Peron), à un fallacieux synonyme « d’extrêmiste », lui-même menant inéluctablement aux accointances nazies…
L’écologiste norvégienne Eva Joly, sentant le vent tourner pour Manu-la-matraque, s’est donc fendue d’une attaque en règle à l’encontre du Ministre de l’Intérieur, dénonçant son « populisme et son funambulisme idéologique ». Populiste parce qu’il suivrait les sondages et la majorité des français qui, loin de suivre aveuglément la politique laxiste de Taubira, appelle à davantage de fermeté envers les délinquants et à la construction de nouvelles prisons 2 ? N’est ce pas plutôt le principe démocratique que de suivre « la volonté générale » et donc, l’avis de la majorité ?
Bien des tares, idéologiques comprises, peuvent être reprochées à Manuel Valls, mais certainement pas un hypothétique populisme. Ici, pas d’appel au chef, pas de « tous pourris » à l’horizon : Valls a sans nul doute péché par arrivisme et opportunisme, marques intrinsèques du sceau républicain. Mais la blonde norvégienne, caractérisée par son sempiternel train de retard, poursuit sans broncher son éternel axiome politique : l’antisarkozysme pur, dur, intransigeant, crétin.