Ephéméride bretonne et royaliste du 1°Octobre
1040 : Décès d’Alain III de Bretagne, Duc de Bretagne de 1008 à 1040.
Âgé d’environ 11 ans à la mort de son père, sa mère Havoise de Normandie († 22 février 1034), exerce la régence en s’appuyant sur les évêques; Gautier II de Nantes, l’oncle d’Alain Judicaël de Vannes, ainsi que sur l’archevêque Junguené de Dol-de-Bretagne.
Après l’agression du roi viking « Olaf » sur Dol-de-Bretagne en 1014, le duc Richard II de Normandie profite de la situation et repousse vers 1027-1030 la frontière avec la Bretagne de la Sélune au Couesnon. Il avait pris le contrôle de l’abbaye du Mont-Saint-Michel dès 1009 et l’abbé Maynard II s’était replier à l’Abbaye Saint-Sauveur de Redon pour être remplacé par l’abbé Hildebert Ier, choisi par Richard II.
La minorité du duc est aussi marquée par une révolte paysanne qui selon la vita de Saint-Gildas écrite au XIe siècle oblige Felix, le moine de l’Abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire qui avait été chargé par le duc Geoffroi Ier de Bretagne de recréer l’Abbaye Saint-Gildas de Rhuys de repartir précipitamment. Une révolte nobiliaire éclate également elle aurait été conduite par un certain « Judicaël fils de Cham » (Gleudennus Judicael Cham filius) que Arthur de la Borderie identifiait sans doute à tort avec l’évêque Judicaël de Vannes fils de Conan le Tort qui jouera jusqu’à sa mort un rôle important à le cour ducale.
Le jeune duc renouvelle la vieille alliance de Rennes avec les comtes de Blois en choisissant comme épouse Berthe de Blois qui selon une tradition, aurait été enlevée pour son compte à son père par Alain Canhiart , avant d’accéder au pouvoir vers 1024/1025 et de réaffirmer la place des comtes de Rennes dans le royaume. Dans un acte des années 1013-1025 Alain et son frère Eudes qui semble exercer une corégence se qualifient pompeusement de « monarques des Bretons » (Britannorum monarchi).
1476 : Naissance de Guy XVI de Laval, gouverneur et lieutenant général de Bretagne, amiral de Bretagne et capitaine de Rennes (en sus de bien d’autres titres).
Guy XVI défendit la Bretagne contre les Anglais, qu’il battit sur mer en 1517.
Le sire de Laval, lieutenant pour le roi et gouverneur de Bretagne, tenait les monstres générales de la noblesse à Guingamp. Les Anglais sont avertis que les habitants de Morlaix, presque tous à la foire de Noyal, qui durait huit jours, ont laissé leur ville sans défense. Ils approchent leurs vaisseaux du port, et, déguisés en marchands, débarquent le 22 juillet 1522. L’alarme se répand bien vite; chacun cherche à se sauver sans opposer de résistance. Un prêtre seul voulut se mettre sur la défensive, et armé d’une arquebuse, il tua cinq à six Anglais. Bientôt il succomba sous le nombre. Les Anglais se rendent maîtres de la ville et la pillent ; ils se retirent ensuite à bord de leur flotte ; une partie reste et se livre à des excès.
Informé de ce qui se passait à Morlaix, le comte de Laval accourt avec sa noblesse. Il arrive trop tard ; l’ennemi avait évacué la ville. Le comte tombe sur les derniers qu’il trouve arrêtés dans un bois voisin de la mer, les taille en pièces et reprend le butin dont ils s’étaient emparés.
En 1531, étant allé dans sa terre de La Gravelle pour y chasser au vol, il y reçut un coup de pied de cheval dont il mourut le 30 mai. Son corps fut rapporté à Laval, où il fut inhumé avec une pompe extraordinaire dans la Collégiale Saint-Tugal de Laval. Il existe une relation qui fut imprimée de ces obsèques, en 1531. Cette pompe n’avait rien au-dessus de son mérite il avait paru en France dans toutes les occasions éclatantes de son temps, et y avait brillé.
La chronique en vers de Guillaume Le Doyen, année 1551, s’étend fort longuement sur la pompeuse funéraille de ce seigneur, et en donne d’immenses détails. Il dit de lui : Nous le nommons par excellence le Grand Guion ; ainsi nos aïeux l’ont qualifié. Selon Jacques Le Blanc de la Vignolle, le cardinal Louis de Bourbon présida aux obsèques du comte de Laval Guy XVI ; mais suivant Guillaume Le Doyen, qui fut témoin oculaire de la cérémonie, ce fut l’évêque de Rennes qui officia, le cardinal-évêque du Mans n’y était pas présent. On y voyait les évêques de Rennes et de Saint-Malo, et les abbés de Saint-Aubin d’Angers, de Clermont et de Bellebranche.
Saint breton du jour : Sainte Uriell, fille de Judael le roi de Domnonée au 7e siècle, soeur de Judicaël, éponyme de Sainte-Urielle en Trédias