Le pire est peut-être à venir, par Louis-Joseph Delanglade
Quand la politique se ramène, comme on vient de le constater une fois de plus avec la publication des derniers chiffres du chômage, à une querelle d’épiciers, c’est que le politique est en pleine déliquescence. Certes, M. Hollande n’a fait, dans ce domaine, que mettre ses pas dans ceux de son prédécesseur, mais, avec lui, les choses semblent aller de mal en pis.
Même si le règne de l’opinion est un facteur délétère, on ne peut éviter de se demander pourquoi ce président est plus impopulaire qu’aucun autre chef de l’Etat avant lui. Il est élu en mai 2012 (avec, il ne faut jamais l’oublier, l’apport quantitativement décisif du vote des banlieues) sur un programme utopiste et mensonger – il promettait alors que la France surmonterait la crise financière et économique sans sacrifices ni remises en cause véritables, grâce à l’interventionnisme étatique et à une hausse des impôts sur les « riches ». En fait, malgré qu’en ait M. Moscovici, reprise et croissance ne sont pas (pas encore ?) d’actualité tandis que classe moyenne et bas salaires sont essentiellement sollicités par des taxes et impôts nouveaux, les « gros » de la banque et du grand patronat restant plutôt épargnés (malgré quelques opérations de « com » comme la renonciation de M. Varin).
Facteur aggravant, le gouvernement de M. Ayrault semble divisé, incompétent et sans autorité (écotaxe, taxation rétroactive des assurances-vie, hausse de la fiscalité des entreprises, etc.), au point que la révolte gronde, notamment chez les agriculteurs, les professionnels de l’agroalimentaire, les pêcheurs, les chauffeurs routiers, etc. Cette révolte se double – et c’est bien – du refus de beaucoup de toute récupération par le système à travers ses syndicats et ses partis. Mais jusqu’où peut-on aller trop loin sans mettre en péril, au-delà du gouvernement, voire du régime, le pays lui-même dont l’Etat reste, qu’on le veuille ou pas, le garant et l’incarnation ?