« Lâchez du lest ! » demandent les chefs d’entreprises vendéens au gouvernement
L’image se veut éloquente. Le ballon de l’économie vendéenne ne peut s’envoler comme il le pourrait si les chefs d’entreprise qui le pilotent n’étaient pas alourdis par les poids qui les freinent et risquent de les jeter à terre : taxes, TVA, charges et impôts. Les associations patronales du département avaient donc appelé les chefs d’entreprise à se rassembler pour demander au gouvernement de « lâcher du lest » , suite à la multiplication des charges, taxes et impôts supplémentaires qui se sont multipliés depuis l’arrivée au pouvoir de François Hollande. Une première en Vendée.
700 entreprises avaient répondu à l’appel, le 29 novembre dernier, chiffre important quand on sait l’emploi du temps très chargé de leurs dirigeants. « Il en faut beaucoup pour les mobiliser dans une manifestation, mais de l’artisan au commerçant, du buraliste à l’industriel, la situation leur a paru assez grave pour qu’ils viennent sacrifier quelques heures pour lancer ce cri d’alarme » dira un participant.
Pour l’occasion, la Chambre de commerce et d’industrie, le Medef, la CGPME , la FNSEA, la chambre des métiers et artisans, la chambre d’agriculture, L’Union des Industries Mécaniques de Vendée, la Fédération Nationale des transports routiers, la Fédération Française du Bâtiment, la Fédération des Travaux publics, l’Union des Métiers et des Industries de l’Hotellerie, les buralistes de Vendée s’étaient donc unis d’une même voix pour dénoncer les « dangers du matraquage fiscal et réglementaire », réclamer une baisse des charges et plus de liberté.
Au Poiré-sur-Vie, le ballon s’est élevé à plusieurs reprises symboliquement avec dans la nacelle, à tour de rôle, les différents représentants de toutes ces professions. Et à chaque fois étaient lâchés sous les applaudissement 4 sacs de lest aux intitulés symboliques : taxes, TVA, charges, impôts. Tous se sont retrouvés ensuite dans une salle voisine où chaque organisation disposait de quelques minutes pour évoquer un aspect des mesures qui, selon eux, handicapent les entreprises.
Ouvrant le feu, Philippe Bellate, du Medef Vendée, exposera l’inquiétude générale qui amène les forces vives du département à lancer « ce signal fort aux autorités, dans un geste citoyen pacifique mais grave ». Après une lecture de la lettre adressée au Préfet après l’entretien avec celui-ci du 18 novembre, il rappellera que si la Vendée a conservé jusqu’à présent le même taux de chômage depuis 2007, le nombre de dépôts de bilan a été multiplié par deux. La forte détermination des dirigeants pour assurer l’avenir des entreprises – donc des emplois – se heurte en effet, selon lui, à un environnement administratif défavorable. Après avoir préconisé une réduction des dépenses publiques – selon lui « seule la création de richesses procure des emplois » – le patron des patrons vendéens rappellera qu’à cause des mesures gouvernementales 12 points de compétitivité ont été perdus. Et de citer en exemple le coût horaire en France qui est de 35€ contre 21 en Grande Bretagne ; le taux de marge qui est de 28% en France contre 41% en Allemagne. Le coût, donc le prix des produits français est trop élevé, pas du fait de la productivité interne compétitive, mais du fait de toutes les charges et contraintes qui pèsent sur eux, affirme Philippe Bellate avant de conclure : « Il faut lâcher du lest ! ».