Discours à Sainte Jeanne d’Arc
Une fille du peuple au XVème siècle, issue de notre histoire et de nos terroirs, alors que tout semblait perdu face aux divisions intestines des français, à un pouvoir vacillant et à une invasion étrangère, une jeune fille d’à peine 18 ans nous montre l’exemple : de courage, d’abnégation, de foi et d’humilité.
C’est cette jeune Sainte que nous honorons chaque année en France, le deuxième dimanche de mai où au prix de 10.000 jours de prison en 1920, des patriotes conduits par Barrès et Maurras imposèrent à la République de commémorer Jeanne.
Jeanne n’appartient à personne bien entendu, mais le message de la Pucelle de Domrémy ne peut être dénaturé. Par sa vaillance, sa foi, son humilité et sa détermination, elle fut l’aiguillon sous la protection de la Divine Providence, du redressement des âmes et des esprits ; Elle fut la pierre angulaire qui permit de retrouver l’équilibre et l’ordre naturel des choses par la réinstauration d’une légitimité politique, la mieux à même de correspondre à la France.
Depuis plus de 50 ans, si l’on prend la peine de regarder les choses le plus objectivement possible, nous remarquons l’accélération du délitement des esprits, des institutions et des mœurs. D’aucuns diront que notre analyse est erronée et qu’il s’agit d’un pessimisme malsain : le niveau de vie des français n’a-t-il pas d’ailleurs considérablement augmenté depuis près d’un siècle ; les guerres, les invasions sur notre territoire n’ont-elles pas non plus disparue ; nos infrastructures économiques, médicales et sociales ne sont-elles pas enfin des plus opérantes au regard de celles des autres pays ?
Et pourtant, il suffit d’ouvrir les yeux sur une seule chose : la souffrance morale et psychique de nos compatriotes, alors même que nous disposons de tous les biens de consommation et les infrastructures sensées rendre le peuple français heureux :
* La France, 1er pays au monde, consommateur de psychotropes, anxiolytiques et antidépresseurs.
* La France, 1er pays au monde où le taux de suicide, des jeunes notamment, est le plus élevé.
Le socialisme et le libéralisme étaient censés, notamment avec les lois dites éthiques et sociétales, libérer l’homme de toute aliénation mais c’est tout le contraire qui se produit sous nos yeux : nos filles de France avortent, nos fils se féminisent au point de perdre toute masculinité et virilité, nos familles se décomposent, recomposent ou se remodèlent à la sauce LGBT.
De la souffrance des âmes, Jeanne d’Arc nous prouve qu’un plus grand bien peut encore jaillir des entrailles françaises. Parce que tout simplement, comme l’écrivait Jean Madiran, l’homme n’aime pas souffrir indéfiniment et qu’il recherchera toujours l’antidote à sa propre souffrance morale et psychique. Tel est le cas de la France, familles de familles qui recherchent inlassablement un sursaut salvateur.
L’antidote, Jeanne nous le propose. A nous de l’écouter : que nos actes soient simplement conformes à l’ordre naturel des choses.
Et sur le plan politique par exemple, bien que Jeanne va au-delà bien entendu de l’ordre temporel, cela suppose aujourd’hui, de retrouver des institutions légitimes parce que conformes à l’équilibre et à l’ordre naturel des choses, à savoir :
1) une véritable représentation nationale non plus exclusivement fagocitée par des partis politiques, plus à même de distiller des idéologies plutôt que de susciter des lois concrètes ancrées dans les réalités ;
2) un exécutif indépendant et arbitre ayant le bénéfice du long terme, concentré sur les pouvoirs dits régaliens que sont la justice, l’armée, la police et la politique étrangère.
3) une justice expurgée de toute idéologie, à l’heure où le Droit n’est plus qu’une technique parmi tant d’autres dont la fin justifie les moyens par le fait même d’une inflation législative sans précédent.
4) la sortie du carcan de l’Union Européenne et le retour aux principes de subsidiarité tant au niveau politique qu’économique comme le mentionnait déjà en 1995 notre seul prix Nobel de l’Economie Maurice ALLAIS.
Puis, à l’image de Thérèse de Lisieux qui vouait une dévotion particulière à Jeanne, toutes deux patronnes secondaires de la France, puisse ces ténèbres actuelles être notre « nuit de conversion ». Et alors, nous pourrons un jour écrire à la suite de Thérèse : « nous ne sommes vaincus en aucun combat, mais au contraire nous marchons de victoires en victoires et commençons, pour ainsi dire, une course de géant ».
VIVE LA FRANCE, VIVE JEANNE D’ARC,
VIVE LE ROI
Christophe Bertin