29-31 janvier 1794, on noie encore à Nantes
La liste des noyades en Loire établie à Nantes par Alfred Lallié en recense onze, considérées par lui comme « absolument certaines ». L’historien situe la dernière du 10 au 12 pluviôse an II (29-31 janvier 1794), au moment où l’on nettoya et vida la prison de l’Entrepôt.
Noyades de Nantes
Au vu des témoignages suivants, on est surpris de constater que les bourreaux, forts de leur expérience criminelle et de leur impunité, ne se soucient même plus de cacher leurs méfaits :
« On amena un jour à l’Entrepôt un grand nombre de prisonniers, on les fit descendre dans une galiote et on en cloua l’entrée. Quelques jours après, on en jeta à l’eau environ quatre-vingts qui étaient morts ; on en reconduisit seize à l’Entrepôt pour nettoyer cette prison, en leur promettant grâce. Pendant leur absence, ceux qui étaient dans la gabare furent noyés. À leur retour ils s’aperçurent que leurs camarades avaient péri ; ils firent des difficultés pour descendre dans la gabare, et le lendemain ils subirent le même sort que les autres. »
Un autre témoin déclare « avoir vu un jour amener des prisonniers sur des charrettes ; ils venaient de l’Entrepôt ; on les déposa dans une galiote où on les oublia pendant quarante-huit heures ; on avait eu la précaution de fermer le pont. Lorsqu’il fut ouvert, on trouva soixante malheureux étouffés. On les fit enlever par d’autres prisonniers qu’on venait d’amener. Robin, le sabre à la main, fit jeter ces cadavres dans la Loire. Cette opération finie, il fait mettre à nu tous les prisonniers, hommes, femmes et enfants, on leur lie les mains derrière le dos, on les fait entrer dans un chaland, où ils sont noyés. Cette noyade s’est faite en plein jour. »
Ces dépositions sont consultables dans le livre d’Alfred Lallié, Les Noyades de Nantes (Nantes, Libaros, 1879, pp. 69-70).
Source : http://www.vendeensetchouans.com/archives/2014/01/30/29078426.html