Les artisans de Vendée font face à la crise
Une sorte de petit exploit. En 2012, l’artisanat vendéen a réussi à créer un « plus » de 0,25 % d’emplois dans ses 11 371 entreprises (50 000 actifs). Mieux que le secteur marchand dans son entier, en recul de 1,6 % : « Les patrons artisans ont tout fait pour garder leur personnel », salue Maurice Milcent, le président de la chambre de métiers de Vendée. En 2013, après les deux coups de lame de crise (2008-2009 puis 2011-2013), l’avenir n’est pas écrit en rose. Seuls 4 % des patrons interrogées par la chambre, dans sa dernière enquête de conjoncture, prévoient d’embaucher. 70 % promettent de garder leurs salariés.
C’est que les temps sont rudes. Dans le bâtiment, qui totalise près de la moitié des effectifs, on souffre de la réduction des mises en chantier, de carnets de commandes trop courts, de prélèvements fiscaux alourdis et de trésorerie affaiblies. « Il faut continuer à assurer le financement de l’innovation », insiste François Danieau, directeur du développement.
Un savoir-faire de haute volée
Les responsables de la chambre de métiers sont persuadés que la crise aura une issue et qu’il faut déjà se positionner pour rebondir. 34 % des chefs d’entreprise de l’artisanat vendéen ont plus de 50 ans. L’avenir, c’est la formation, les apprentis. Le centre de l’Esfora (mécanique, alimentaire, coiffure, commerce, vente) a enregistré une hausse des entrées cette année, mais, en tendance, depuis 2007, l’apprentissage est en recul en Vendée. Le métier a pourtant de quoi attirer : 91 % de taux de placement en sortie d’apprentissage et la perspective de devenir son propre patron un jour. Et d’y montrer un jour son savoir-faire, comme Aigre-Doux, à Saint-Jean-de-Monts, qui a décroché un contrat d’exclusivité de vente de linge de maison haut de gamme à DubaÏ: « L’image du luxe et de la qualité de l’artisanat de la France est très prisée dans les pays émergents », assure Philippe Seguin, le secrétaire-général.