Quand la république bafoue l’indispensable droit de remontrance…
Si l’historique droit de remontrance s’appliquait uniquement aux Parlements locaux, ceux-ci pouvant contester un édit royal s’ils estimaient l’édit contraire aux intérêts du peuple, il semble évident qu’un régime politique qui ne pourrait souffrir de la moindre contestation creuserait inconsciemment sa propre tombe.
Or, deux récents évènements soulèvent d’importantes inquiétudes sur l’état de l’actuel droit de remontrance, chaque cas montrant à sa manière l’actuelle impossibilité d’application de cet essentiel droit de remontrance populaire.
En premier lieu, la récente levée de bouclier qui a suivi la charge du député Cherki contre Hollande montre admirablement bien la prééminence de l’esprit de parti par rapport aux avis personnels, fussent ils pertinents. Ainsi, le député s’est il fendu d’une belle critique de François Hollande : « Il faut arrêter ces discours que personne ne comprend […], cette espèce de novlangue imbitable. Il faut arrêter avec l’obssession de la réduction du déficit. Quand on est président, on prend la mesure de la situation, et on la change […]. François Hollande n’a pas été élu pour conduire le peuple français sur le chemin sans fin de l’austérité et de la rigueur. Ce n’est pas ça le rêve français ».
Cette ire du député n’aura à l’évidence aucune réponse de fond, le premier secrétaire du Parti Socialiste Harlem Désir ayant eu à cœur de rappeler l’outrecuidant à l’ordre : « Ce qui est attendu aujourd’hui d’un député […], c’est d’être mobilisé derrière le président de la République »… Exit donc ce droit de remontrance interne : les députés devront suivre la ligne directrice édictée par le Parti, qu’importe leur désaccord avec cette ligne.
Si les élus semblent donc pieds et poings liés sur la ligne politique adoptée par le gouvernement, la vox populi aurait du préserver, par le biais de manifestations ou de référendum, ce droit de remontrance. Déjà largement piétiné par le gouvernement Sarkozyste lors du référendum sur le Traité de Lisbonne, le droit de remontrance populaire a une nouvelle fois été foulé aux pieds par son successeur socialiste en ce jour du 24 Mars 2013, celui-ci n’ayant pas hésité à gazer enfants et vieillards pour faire taire cette opposition devenue gênante.
Source et suite de l’article sur le site de Prospectives Royalistes de l’Ouest