La Bretagne subit de plein fouet la concurrence agricole européenne
Statistique/Fiscalité. Dans une note du 6 septembre, le ministère du Commerce Extérieur observe que les exportations françaises de produits agricoles « continuent à s’effriter » et que « en dépit d’un repli pour les fruits, les importations agricoles continuent de progresser régulièrement, du fait d’achats importants de graines oléagineuses à l’Amérique (Brésil et Paraguay) et à l’UE (Bulgarie, Roumanie et Espagne) ». Par ailleurs, les « importations de produits des industries agroalimentaires repartent à la hausse avec, notamment, d’importants achats de viandes ». Seules les exportations de fruits tiennent encore la route.
La crise de l’œuf en août en Bretagne avait remis en tête d’affiche les gros problèmes de l’agroalimentaire français, et notamment de la Bretagne, première concernée. Face aux prix bas et à la force de travail peu chère de la Pologne, de l’Allemagne, de la Roumanie ou de l’Espagne, la Bretagne ne tient plus la corde. Pour l’œuf, cet état de fait s’était doublé d’un cafouillage européen aux dépens des Bretons. L’UE a en effet sorti une norme sur le « bien-être animal » qui met en place des conditions drastiques pour l’élevage, le transport et l’abattage des poules, ce qui nécessite d’importants investissements pour tous les maillons de la filière afin d’être aux normes. Du fait de leur situation économique, l’UE a accordé un délai l’Espagne et la Pologne pour s’accorder avec la loi ; ce délai n’a pas été accordé à la France – ni donc à la Bretagne – ce qui rend les œufs bretons mécaniquement plus chers puisque les investissements de mise aux normes viennent d’être faits et doivent être rapidement amortis.