Le jour où l’étau ne pourra plus serrer
L’axiome semble immuable, quasi leitmotiv économique depuis quelques décennies maintenant. Quand les finances étatiques s’écroulent, quand l’équilibre budgétaire vire au vermillon et que l’absurde système économique français clame son impotence au monde, les gouvernants républicains n’ont qu’un seul réflexe : augmenter la pression fiscale pour optimiser les recettes, soit par voies directes, soit par fourberies fiscales. Et ce, jusqu’à épuisement de l’étau…
Qui pourrait arriver rapidement. Selon le rapport annuel 2013 de la Direction Générale des Finances Publiques, cité dans le Figaro le 12 Août dernier, le nombre de lettres de rappels, de relance et de mise en demeure a plus que doublé entre 2011 et 2013 : de 4,5 millions de lettres envoyé il y a deux ans, plus de 10 millions de lettres ont été envoyées l’année dernière.
«Suite au gel du barème et à la fin de la demi-part fiscale attribuée aux parents isolés, de nombreux ménages fragiles sont devenus imposables», rappelle la porte-parole de Solidaires Finances publiques. Elle ajoute qu’un « grand nombre de contribuables dans la précarité ont des difficultés à payer leurs impôts, en lien aussi avec la hausse des impôts locaux »1. Ces difficultés fiscales ne datent pas d’hier, mais atteignent aujourd’hui un niveau particulièrement critique et les récentes réformes et annonces de l’improbable couple Hollande-Valls n’augurent aucune réelle amélioration à court terme.
Charles Maurras écrivait dans son ouvrage de la Politique Générale :
« Le bon impôt est celui qui rentre le mieux. Le bon impôt est celui dont le taux, léger ou médiocre, est multiplié par le nombre de ceux qui le paient. […] La bonne gestion de l’État, son sentiment de l’avenir, sa prévoyance sera un élément favorable à l’élan multiplicateur de la vie en France. »
Tant que le déni économique régnera dans les hautes sphères républicaines, tant que le bon sens n’aura rappelé aux énarques que le déséquilibre budgétaire doit d’abord être résorbé en réformant profondément le système en place, cette situation perdurera et créera, à n’en pas douter, un mécontentement croissant des français. Celui-ci ne trouvera, dans le système partisan, qu’un répit temporaire : espérer l’alternance pour améliorer la situation relève de l’impasse à très court terme, et le score croissant du Front National ne fait que conforter ce constat.
L’impasse est systémique avant d’être purement économique. L’Etat Providence français et son insatiable bureaucratie ne sauront jamais être à l’équilibre budgétaire, qu’importent les taxes infligées aux français. Il faut redonner de l’air aux français en réformant l’aide étatique, sortir de l’assistanat, mettre en place une réelle décentralisation politique et économique, bien plus saine socialement en sus.
Les jacobins parisiens hurleront au blasphème et à l’ineptie, mais les résultats sont là : fonctionnarisation et centralisation fiscale, en plus de la perte de la souveraineté économique et du pouvoir monétaire, ont fini de clore tout espoir de reprise française, à court terme. La Monarchie, parce qu’elle impose souveraineté et décentralisation, parce qu’elle suppose courage politique, paraît la seule voie salutaire pour notre pays.
1Le Figaro, De plus en plus de contribuables ont des difficultés à payer l’impôt, 12 Août 2014