La France libérée de ses carcans et tabous serait une puissance économique irrésistible
Quand on voit la performance de la France entravée, on rêve de ce que serait capable d’offrir une France libérée !
Nous souffrons de surtaxation généralisée, tant pour les ménages que pour les entreprises ; nous avons peut-être la classe politique la plus distante, pour ne pas dire hostile, disons relativement étrangère, au monde de l’entreprise (et objectivement nos grands partis se défendent assez bien sur ce point) ; préférant les matières « nobles » comme l’histoire, la littérature ou les mathématiques, nous délaissons les sciences économiques et disposons d’une inculture assez prononcée dans ce domaine (même si je pense que le bon sens économique de l’opinion est bien plus important que veulent le croire les « sachant »), mais, il faut le reconnaître, les débats économiques sont plus souvent des débats dogmatiques et religieux que rationnels ; d’ailleurs être rationnel et pragmatique est d’un ennui profond, assez peu élégant voire vulgaire ; le syndicalisme qui ailleurs est paraît-il constructif est par chez nous plus souvent autiste et caricatural de lui-même ; le patronat lui rend souvent la monnaie de sa pièce (même si la dynamique d’écoute et de concertation est sans doute positive) ; nos entreprises ne sont pas aimées (les marques oui, les petites oui, l’entrepreneur de proximité oui, mais devenu patron, et a fortiori de grande entreprise, non) ; nous jalousons la réussite que nous nous réjouissons de voir échouer ; nous entretenons depuis sans doute une prédominante éducation judéo-chrétienne une certaine distance vis à vis de l’argent, sale même lorsqu’il est honnêtement gagné (d’ailleurs est-ce possible ? car les riches sont soit d’affreux rentiers fainéants, soit de sales « cons » comme dirait une certaine presse, soit de « nouveaux » riches donc sans éducation) ; nous avons un Etat omniprésent qui en devient omnipotent, et qui, en déni de la réalité, se rêve encore en Etat providence ou en super-Etat lorsque le Président ne veut pas être super-Président ; nous avons également la population la plus pessimiste de la planète ; nous sommes les champions du monde de l’analyse, des audits, des constats, des commissions, des débats et des points de vue lorsque d’autres se contentent de décider et de réformer ; nous préférons chercher que trouver, et lorsque nous trouvons et inventons, nous laissons le soin aux autres de commercialiser nos géniales trouvailles ; nous sommes encore et toujours davantage séduits par l’idée des Lumières qui consiste à être généraliste et présent partout, dans tous les domaines, plutôt que spécialiste de certains domaines, etc.
… et pourtant … nous sommes – encore – la 5ème puissance économique mondiale ; Paris est la 4ème ville la plus attractive au monde (source PwC) ; nous sommes d’ailleurs la première puissance touristique mondiale ; nous souffrons bien sur d’une balance commerciale déficitaire, mais certains domaines comme le luxe, la gastronomie ou certaines hautes technologies sont non seulement exportateurs mais enviés ; nous n’avons pas assez de grosses PME mais disposons d’une armada exceptionnelle de grands groupes mondiaux ; la jeunesse souffre de solitude mais croit encore en la politique et dans sa capacité à refaire le monde ; les entrepreneurs sont maltraitées mais les Français créent encore de nouvelles boites, sans doute autour de 600 000 en 2012, peut-être un peu moins qu’en 2011 ; nous sommes râleurs, avons une fiscalité changeante et un coût du travail pas assez compétitif, mais nous restons une terre d’investissements étrangers (longtemps première destination européenne) ; notre système de santé nous coûte trop cher et doit être réformé, mais il soigne tout le monde, et est encore considéré comme le meilleur au monde au point de générer du tourisme médical ; nous avons, plus au moins sans le savoir, un esprit extrêmement créatif (certains l’expliquent davantage par notre fibre critique et révolutionnaire davantage que par notre système éducatif) ; nous avons un « art de vivre » et une « french touch » uniques au monde ; des secteurs et des entreprises recrutent, innovent et proposent des perspectives, mais nous connaissons mal ces secteurs porteurs, par défaut d’exposition médiatique ; etc.