État en faillite ? La droite et la gauche aussi !
Le 21 septembre 2007, lorsque François Fillon martèle : « Je suis à la tête d’un État qui est en situation de faillite sur le plan financier », c’est la stupéfaction générale. Mais une stupéfaction ambigüe : quel membre de la phrase avait véritablement surpris les Français ? Qu’il y eût une situation de faillite ou que François Fillon crût diriger réellement l’État ?
Avec la récente déclaration de Michel Sapin, c’est apparemment plus clair. Celui-ci a affirmé, le 27 janvier dernier, que Fillon auto-proclamé Père la rigueur avait laissé à son départ « un État totalement en faillite », suscitant l’embarras du gouvernement actuel. Et comme de coutume, c’est Moscovici, expert inégalé en langue de bois et autres périphrases, qui s’est chargé d’expliquer ce que son collègue Sapin avait voulu dire, sans l’assumer totalement, mais en le disant un peu tout de même, qu’on était dans une sacrée panade.
Et la droite la plus bête du monde de nous expliquer que la gauche n’avait rien appris, que l’on était reparti comme en 1981 avec des dépenses inconsidérées et improductives. La vie politique française est faite de ces clichés dépourvus de tout fondement objectif, mais auquel l’électorat croit dur comme fer : ainsi, la droite serait bonne gestionnaire, ferme sur la sécurité et l’immigration, mais bien médiocre sur les politiques sociales et sur les questions d’éducation. Et comme de bien entendu, la gauche serait piètre gestionnaire, laxiste, mais généreuse et pleine de bonnes intentions. Fourmis cyniques contre cigales écervelées.