La Monarchie et la réorganisation corporative
Extrait de l’ABC du Royalisme Social de Firmin Bacconnier :
La Monarchie ne peut vivre sans les libertés corporatives. Elle ne se maintient qu’à la condition de les protéger, de même que la république ne subsiste qu’a la condition de les étouffer.
Comment cela ?
Le principe qui est à la base de la république, c’est l’élection ; à la base de la Monarchie française, il y a l’hérédité.
Parce que le pouvoir républicain est électif, son existence est à la merci d’un scrutin. Pour durer, il s’arrange de manière que le scrutin lui soit toujours favorable, et il obtient ce résultat en faisant de l’individu son débiteur. Or l’individu ne devient vraiment débiteur du pouvoir républicain que lorsque ce pouvoir est le seul dispensateur des grâces, c’est-a-dire lorsqu’il n’existe pas, pour protéger l’individu, d’autre forteresse que l’Etat républicain.
Au contraire, la Monarchie, parce qu’héréditaire, n’est pas obligée, pour durer, de faire du citoyen le débiteur de l’Etat. Les raisons qui contraignent la république d’étouffer les libertés corporatives n’existent pas pour elle. Elle ne gêne donc pas ces libertés. Les favorise-t-elle ? Oui, elle doit les favoriser, elle le doit par politique. C’est ce qu’écrivait un grand ministre de la restauration, Villèle :
« La Monarchie peut sans danger, elle doit par politique, permettre aux citoyens de se grouper autour de leurs intérêts communs pour combiner les moyens les plus propres à obtenir qu’ils soient protégés. Ainsi doivent s’établir les conseils des administrations secondaires, les corps de ville, les chambres de commerce, d’hommes de loi, de gens de lettres, de corporations de toutes espèces. »
Qui ne voit, d’autre part, que ces corporations débarrassent le pouvoir royal d’une foule d’attributions secondaires et lui permettent de se consacrer plus librement a sa fonction propre, qui est la garde des intérêts généraux de la nation. Le régime corporatif offre ainsi a la Monarchie son assise la plus sure.