Economie

La faute aux retraités

 

Papy BoomEn cette période d’ouverture de la chasse, Pierre Moscovici a désigné une nouvelle cible pour le fisc : « Quand on est retraité, aisé ou très aisé, on est riche avant d’être retraité », a dit le ministre des Finances souhaitant « que la justice passe par tout le monde ».

Cette harangue a été lancée à la suite d’un rapport de la Cour des comptes constatant que la situation des retraités était en moyenne plus favorable que celle des actifs, justifiant une révision de quelques faveurs fiscales qui coûteraient à l’État près de 12 milliards d’euros par an. Des sommes qui, selon la Cour, pourraient être redéployées pour financer la dépendance ou les actions d’insertion en faveur des jeunes.

La Cour recommande notamment la suppression de l’abattement de 10 % sur les pensions et l’alignement du taux de la CSG sur les retraites (6,6 %) sur celui appliqué aux salaires (7,5 %) ainsi qu’un élargissement de la base de la cotisation d’assurance maladie. Elle demande aussi que soient revus les avantages consentis en matière de fiscalité locale en fonction de l’âge.

Ces suggestions qui, selon Pierre Moscovici, ne sont plus “taboues”, sont faites au nom d’une prétendue équité dont la Cour des comptes, encouragée par la présence des socialistes aux affaires, s’est érigée en juge. Les personnes âgées, on l’aura compris, sont coupables, puisqu’il faut, comme dit le ministre « que justice passe ». Elles ont eu le temps de reconstituer une épargne, le tort d’hériter de leurs parents et, pour plus de 70 % d’entre elles, d’être propriétaires (ce qui leur procure, selon la Cour, un loyer fictif). Elles ont travaillé suffisamment au temps béni où le chômage était rare pour avoir droit à une pension complète. Tous crimes qu’il convient maintenant d’expier en contribuant davantage à l’effort de solidarité na tionale.

La Cour ne fait en cela que suivre une opinion à la mode selon laquelle les “papy-boomers” seraient les profiteurs de la crise que leur incurie aurait d’ailleurs provoquée et jouiraient égoïstement d’une retraite imméritée tandis que les jeunes seraient par la faute de leurs aînés réduits au chômage et à la précarité. On retrouve cet appel à la guerre des générations à chaque grande crise. Nos financiers justiciers ne font rien d’autre que de demander, comme Keynes en son temps, d’euthanasier les rentiers qui ont eu, en plus, l’audace de voter majoritairement à droite.

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