Economie

Hausse du porc : temps de cochon pour les PME bretonnes de l’agroalimentaire

L’année prochaine, du fait des mauvaises récoltes, la hausse des céréales et des viandes devrait s’établir entre 10 et 15%. De quoi mettre en péril les PME de transformation partout dans le monde, et notamment en Bretagne pour le porc. Les 8 millions de cochons bretons ont du souci à se faire… mais aussi les 10.000 salariés des PME de transformation de la viande porcine.

Une mauvaise nouvelle surtout pour les Côtes d’Armor et le Finistère, qui avec respectivement 2.000 et 1.500 producteurs concentrent près de la moitié des éleveurs porcins bretons Voir le site L’Ille-et-Vilaine en comptant 1.200, le Morbihan 1.100, la Loire-Atlantique 215 pour 261.000 porcs, surtout au nord-est et à l’extrême sud du département Voir le site Hors de Bretagne, la Mayenne continue le modèle breton d’élevage hors-sol, avec 577 élevages et 495.300 porcs.

La baisse d’octobre enregistrée par le marché du Porc breton Voir le site ne doit pas faire illusion. Certes, ce mois-ci, les offres de production tant en Europe du Nord qu’en Europe du Sud sont supérieures aux attentes, mais la tendance lourde est vers la hausse et la raréfaction – plus ou moins relative selon les aires de production – du porc.

Selon une étude de la Rabobank, la hausse des prix du bœuf et du porc devraient se poursuivre jusqu’en 2014 Voir le site notamment à cause de la fermeture des petits élevages incapables de s’adapter à l’évolution des normes. Au sein du groupe coopératif breton Cooperl Arc Atlantique on estime « entre 5 % et 10 % la réduction prévisible de la production porcine » à cause de la fermeture de ces élevages. Le Pays de Galles illustre la diminution de la production, qui peut se traduire par un effondrement Voir le site

En l’an 2000, il y avait 65.000 porcs dans le pays, il y en a à peine 25.600 aujourd’hui.

Bras de fer avec la grande distribution

Exemple, Hénaff terminera l’année avec un résultat déficitaire, rapporte le Figaro. L’entreprise est touchée par la hausse des prix du porc. La société, leader Breton et Français des pâtés et rillettes en conserves, basée à Pouldreuzic, connaîtra son premier déficit depuis plusieurs décennies si le cours du porc reste aussi haut. Début octobre, une remontée de l’offre assurait pour la première fois une baisse du cours du porc Breton Voir le site depuis juillet.

La hausse du porc dépasse le seul marché breton et est le résultat de la hausse mondiale du prix des céréales, due notamment à de mauvaises conditions climatiques. Les PME de transformation de viande porcine sont prises en étau entre la hausse de la viande – plus de 100% sur certains produits – et l’impossibilité de répercuter la hausse sur le produit fini sans impacter les marges de la grande distribution et la consommation des clients. Le même problème se pose aussi avec le poulet et le bœuf, et donne actuellement lieu à de laborieuses négociations sous l’égide du ministère de l’Agriculture entre distributeurs et industriels de l’agroalimentaire. La situation de Hénaff risque donc de se propager à d’autres entreprises bretonnes.

Cooperl Arc Atlantique cherche remède dans la diversification

Cooperl Arc Atlantique, leader français et breton du porc (1.7 milliard d’€ de CA, 4 800 salariés) prévoit des difficultés à venir sur le marché et a décidé de profiter de ses réserves financières actuelles pour financer sa diversification. Ainsi, le groupe ferme les implantations les moins rentables, comme l’usine de tranchage de viande de porc congelée située à la Verrie (38 salariés) dont les emplois seront rapatriés à Lamballe. En parallèle, une nouvelle usine de viandes cuisinées sera installée dans cette commune où se trouvait le siège du groupe. Il s’agit de l’ancienne usine Kerguelen Voir le site fermée par le groupe Bigard en 2010. Elle comptait alors 80 salariés. Cooperl compte créer 70 emplois avec sa nouvelle usine.

Par ailleurs, Une chaîne de boucheries répondant au doux nom d’Aurélien seront lancées pour compléter le réseau des 80 implantations françaises Marc Munier et Maxi Viandes. Celles-ci seront implantées dans les centres-villes des grandes agglomérations pour compenser le déclin des boucheries de proximité. Les premières devraient voir le jour en Bretagne. Le groupe, dont la majeure partie des ventes se répartit entre les grossistes, les industriels et la grande distribution, réalise 6 à 8% de son chiffre d’affaires avec ses enseignes de boucheries et y voit un solide relais de croissance.

Pour financer ces diverses ouvertures, le groupe prévoit une enveloppe de 30 millions d’€. Une ressource que les PME de la filière n’ont pas. Or, faute de renouvellement de leur business model, certaines seront contraintes à la réduction de leur périmètre, voire à la disparition ou à l’absorption par de plus grosses. La hausse du prix du porc peut aussi recomposer le paysage breton de l’industrie de transformation locale, constitué d’un tissu de PME et de groupes plus grands issus de l’absorption de plusieurs PME ou anciennes coopératives.

Suite et source de l’article sur l’Agence Bretagne Presse

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