Economie

Sur le principe de « patriotisme économique »

Je me rappelle des cercles étudiants parisiens en 2000 où nous abordions comme sujet le « patriotisme économique ». Cette notion semble être devenue à la mode avec les déclarations du ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg  ou  avec les tables rondes du Think Tank l’Institut Montaigne.

Nous royalistes ne sommes ni droite ni gauche et nous nous réjouissons que cette notion fasse son évolution chez nos dirigeants et ceci pas seulement au moment des élections.
Ainsi le patriotisme économique  a eu les honneurs en 2005  d’une table ronde à  l’Institut Montaigne, à la suite des déclarations de  Dominique de Villepin, déclarant au cœur de l’été  » je souhaite rassembler toutes nos énergies autour d’un véritable patriotisme économique. Je sais que cela ne fait pas partie du langage habituel mais il s’agit bien de (…) défendre la France et ce qui est français »

Zaki Laïdi, professeur à Sciences Po, a ainsi conclu une table ronde de l’Institut Montaigne, intitulée vraie ou fausse bonne réponse à la mondialisation ?, par cette déclaration : « Le patriotisme économique, il faut le pratiquer mais pas trop en parler « .

 Sous la houlette de Philippe Manière, Elie Cohen, économiste et Christine Lagarde, Ministre déléguée au commerce extérieur.   Augustin Landier, professeur à New York University et David Thesmard, professeur associé de finance et d’économie à HEC avait  publié pour l’Institut Montaigne un article prônant un patriotisme économique  » plus offensif  » et reposant sur une réforme du système financier français «  pour que les épargnants français redeviennent les actionnaires des entreprises françaises « .

Le ministre du Redressement productif a utilisé l’expression patriotisme économique à plusieurs reprises ces derniers mois. Et notamment fin juin, au salon Planète PME, où il  déclarait vouloir « retrouver l’ADN historique de ce qu’a été le capitalisme français, c’est-à-dire d’abord un modèle entrepreneurial innovant et d’essence patriotique« . Ou encore ce 26 septembre,  à la visite de l’usine Renault ce Cléon : « Je voudrais qu’on parle en bien de la France. Je voudrais que nous soyons fiers de nous-mêmes, que nous défendions notre base industrielle nationale. […] Pour que la France se redresse, nous devons tous faire preuve de ce patriotisme économique« .
En cercle d’étude nous suivions à l’époque les déclarations de l’UMP Bernard Carayon avec intérêt et nous savions, nous royalistes, que  le concept de patriotisme économique est un concept bien plus large que le seul produire français de notre ministre et qu’il s’agit d’une politique publique globale en vue d’une mutualisations des moyens.

Car c’est aussi et avant tout protéger nos entreprises contre toutes sortes de risques (concurrence déloyale, OPA hostile, atteinte à l’image, contrefaçon, espionnage industriel, etc.). En somme, le concept s’apparente à une doctrine de sécurité économique, au-delà d’une simple  doctrine de protectionnisme économique. En conclusion nous nous réjouissons que la gauche s’imprègne de ce concept mais il ne faudrait pas que celle-ci le limite à un marketing   politique où à un produire français insuffisant. Il faut que les acteurs principaux c’est à dire les entreprises, s’imprègnent de ce concept car nous nous sommes conscients que l’économie est une arme aujourd’hui bien plus utilisé pour faire pression sur nos libertés que les missiles soviétiques.

Julien Rémy

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