Les “faits divers” de Taubira
Les chrétiens d’Orient, notamment les orthodoxes, sont très attachés à la notion de générosité divine. Voilà pourquoi les prénoms Théodore ou Théodora (“cadeau de Dieu”) sont chez eux si populaires. Tournerais-je théologien ?
Non : j’ouvre le lecteur à l’idée que, pour les criminologues, Mme Taubira est un merveilleux cadeau de Dieu. Impavide catéchumène de la “culture de l’excuse”, notre garde des Sceaux va – involontairement bien sûr – susciter un maelström criminel et ainsi ruiner pour de bon cette idéologie pernicieuse.
Ce catéchisme de la “culture de l’excuse” débute par un rituel de conjuration (“pratique de magie consistant à frapper de nullité un fait qui dérange, en le proclamant mineur ou dérisoire”). Ce qu’il s’agit ici d’annuler, c’est le réel criminel, si impitoyablement contraire aux songes creux idéologiques.
Et de fait, quand le Monde l’interroge ce 20 septembre, Mme Taubira balaie d’une phrase primesautière la (timide) évocation de l’effervescence criminelle de cette rentrée 2012 : « On ne peut imaginer un monde sans faits divers. »
“Faits divers”, vous avez bien lu.
Plus loin, la garde des Sceaux enfonce joyeusement le clou : « Bien sûr qu’il y aura encore des faits divers. »
Mais à quelles broutilles, incidents ou anicroches Mme Taubira fait-elle ici allusion ? Quelle menue poussière la garde des Sceaux balaie-t-elle ainsi sous le tapis ? Voilà donc ce que sont, ces derniers temps, les “faits divers” de Mme Taubira :
À Échirolles (Isère), Kevin et Sofiane sont lynchés par une horde sauvage, massacrés de dizaines de coups de couteau et de marteau. Le ministre de l’Intérieur, lui, parle d’« actes barbares ».