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Les algues alimentaires de Bretagne, potentiel économique et atout pour la santé

Le domaine des algues bretonnes et ses applications pour l’alimentation, la santé, l’industrie pharmaceutique, l’agriculture biologique, les biocarburants est un très vaste sujet qui pourrait faire l’objet d’un livre important. Ici ce n’est pas le but. Ce premier article se bornera à donner des descriptions de la cueillette, de la conservation et des techniques culinaires permettant d’apprécier véritablement une de nos algues bretonnes, la plus simple à cueillir et à cuisiner.

Si ce premier article rencontre du succès auprès des lecteurs habituels de l’ABP et, espérons le, aussi auprès de nouveaux, il sera suivi d’autres articles pour d’autres algues. Des articles sur la Nutrition-Longue-Vie-en-Bonne-Santé-Okinawa (NLVBSO) feront éventuellement l’objet de parutions. Les algues et les produits de la mer sont en effet à la base de cette célèbre nutrition japonaise.

En Bretagne 13 espèces d’algues sont classées comestibles. Pour ma part j’ai mangé plus de 40 espèces d’algues marines benthiques, y compris la fameuse algue tueuse de Méditerranée Caulerpa Taxifolia sans jamais avoir été malade. Les algues sont comme les plantes terrestres, certaines sont plus ou moins bonnes au goût et d’autres sont non comestibles. Aucune espèce d’algue bretonne du moins les macro-algues, n’est toutefois toxique. Je commencerai cette série d’articles par l’algue bretonne la plus commune et la plus efficace en capacité à désintoxiquer: Algue Laminaria digitata – Bezhiñ Tali-moan(en breton)

Très peu de bretons consomment régulièrement des algues

Avec ses 2500 km environ de façade maritime, la Bretagne est le territoire d’Europe incontestablement le plus riche en potentiel d’exploitation et de consommation d’algues alimentaires. Cela fait plus de 30 ans que les algues alimentaires ont été promotionnées tant en Bretagne qu’ailleurs en Europe. Pourtant très peu de Bretons et d’Européens en consomment régulièrement. Ailleurs dans le monde, notamment au Japon, d’autres peuples consomment des algues presque tous les jours.

Certes, différents produits alimentaires industriels tels que les yaourts, flans et autres crèmes ont dans leur composition des gélifiants issus d’algues. Outre que ces extraits n’ont pas les vertus de l’algue d’origine, la consommation de ces extraits reste marginale.

Préparations culinaires souvent inadaptées en Occident

La raison serait que la plupart des recettes occidentales de préparation des algues me semblent inadaptées. En effet, ces légumes de la mer ne doivent pas être préparés comme les légumes terrestres. Par exemple le vinaigre est indispensable pour la plupart des algues rouges et brunes. Les algues vertes doivent être au minimum ébouillantées pour être digestes. Moi-même qui suit habitué à manger des algues depuis longtemps, je ne peux manger ces algues préparées à l’occidentale qu’avec un certain dégoût et/ou avec des problèmes de digestion si la quantité est trop importante. Je connais une élue du Conseil Général du Finistère, experte des produits de la mer, qui m’avouait ne pas digérer des algues alimentaires.

Par contre, les algues préparées selon des recettes tirées des traditions japonaises, ne rencontrent point les inconvénients mentionnés ci-dessus. J’indiquerai ici des techniques et recettes culinaires inspirées des traditions japonaises. Plusieurs articles suivront éventuellement, si comme déjà dit, cet article suscite l’intérêt des lecteurs.

Laminaria Digitata est une laminaire constituée de thalles marrons en forme de longues lanières larges de plusieurs centimètres. Après les tempêtes, on en trouve en grande quantité rejetée sur la côte et mélangée à d’autres algues comme les fucus, les algues vertes (Ulva lactuca). C’est du goémon d’épave qui ne faut évidemment pas consommer. Par contre, ce goémon, est excellent pour votre jardin.

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