5 Janvier 1805 : Exécution de Pierre Guillemot, le « Roi de Bignan »
Pierre GUILLEMOT, roi de Bignan, chef chouan et lieutenant de Cadoudal.
Le chef chouan Pierre Guillemot est relié à la famille GOUGEON par l’intermédiaire de sa nièce Marie LE DOUARAIN (1788/1864) qui s’est mariée en 1810 à Guéhenno avec Mathurain LE BRETON (1787/1853), neveu de Pierre LEBRETON, prêtre réfractaire dont l’histoire est également relatée dans ce site.
Le » Roi de Bignan « , né précisément en cette même paroisse du Morbihan, le 1er novembre 1759, était l’un des douze enfants de Pierre GUILLEMOT (né à Guéhenno en 1713, décédé à Buléon en 1775) et de Françoise LE THIEIS (née à Bignan en 1720 et décédée en 1806, à Bignan). Il s’était marié en 1782 avec Marie-Louise VALY (née le 03 octobre 1763 et décédée en 1798), qui lui donna au moins six enfants.
Il fut un chef militaire chouan qui tint en respect les troupes républicaines dans une grande partie du Morbihan de l’an II à VIII (de 1794 à 1800). Ce héros breton cachait une autre facette, moins flatteuse, c’est du moins ce que commente l’ « historien » (souvent critiqué il est vrai !) Jean Markale : Guillemot exerçait une justice expéditive, agissant en vrai dictateur, pratiquant l’embuscade, y compris la plus lâche… à confirmer…
Il n’était au début de la Révolution qu’un simple agriculteur propriétaire à Kerdel, près de Buléon en Bignan. Recruté par Georges Cadoudal, il commença sa carrière par l’occupation de Grandchamp, l’abattage de l’Arbre de la Liberté et la saisie de la caisse des impôts.
Au printemps 1795, une explosion de munitions accidentelle, tua une quinzaine de ses hommes ; il survécut, ainsi que son cousin Le Thieis, mais le chef chouan sera « à jamais défiguré par les blessures qu’il a reçues » (Jean Markale).
Il montra ses grandes capacités militaires en délogeant les troupes bleues de Locminé, en combattant le général Lazare Hoche ; à l’occasion, il s’offrit même « le luxe d’embaucher dans ses troupes les prisonniers qu’il a faits dans les rangs des Bleus » (Jean Markale). Sa cruauté va jusqu’à exécuter, parmi ces prisonniers, ceux qui auraient un passé douteux envers la chouannerie… Il tenta également d’empêcher le général Brune de libérer Vannes en 1799.
Pour ses succès, il fut surnommé le « Roi de Bignan » et devint colonel de l’armée royaliste et Chef de Légion pour tout le département. Après un exil en Angleterre avec Cadoudal, il revint en France en 1804 et mit au point, pour libérer Cadoudal, un plan qui échoua. Se cachant à Plaudren, il y fut capturé à la suite d’une dénonciation. Trahi en effet par son propre courrier, il est assailli par onze hussards qui lui infligent dix-sept blessures. Lors de son long interrogatoire, il choisit le mutisme le plus complet. Il est jugé par une commission militaire et est fusillé à Vannes le 5 janvier 1805.
Site de l’association Pierre Guillemot à découvrir ici
« … l’histoire d’un Royaume, d’un Royaume presque inconnu, si petit qu’il marque à peine sa place sur la carte de notre province bretonne, si éphémère qu’en dix ans il accomplit sa destinée et que l’homme qui l’avait créé l’entraîna tout entier dans sa chute. Ce n’est donc point une banalité que cette monarchie paysanne dont le seul fait qu’elle exista devait attirer l’attention sinon inspirer l’intérêt. Mais il y a mieux. Le Royaume de Bignan eut ses soldats pleins d’audace, ses chefs hardis, ses ennemis acharnés et intelligents, un « Roi » paysan qui, par sa loyauté et sa bravoure, imposa l’universel respect, une autorité enfin, une sorte de prééminence acquise par l’énergie et qu’il garda jusqu’à la fin sur les autres cantons insurgés. […] »
« Pax victis, paix aux vaincus »
J. Le Falher; Le Royaume de Bignan