21 Janvier 1793…. Il y a 220 ans.
« Le jour ou la France coupa la tete à son Roi, elle commit un suicide » Ernest Renan .
21 Janvier 1793. Louis XVI se réveille à 5 heures. Cléry, son valet, assiste le Roi dans sa toilette. Louis XVI rejoint ensuite l’ abbé Henri Essex Edgeworth de Firmont, se confesse, assiste à sa dernière messe, servie par Cléry et reçoit la Communion.
Sur les conseils de l’abbé, louis XVI évite une dernière scène d’ adieux avec sa famille. A 7 h, Louis XVI confie ses dernières volontés à l’abbé, son sceau pour le Dauphin et son alliance pour la Reine. Après avoir reçu la bénédiction de l’ abbé, Louis XVI rejoint Antoine Joseph Santerre qui commande les gardes. Dans la seconde cour, la voiture verte du maire de Paris Nicolas Chambon attend, ce dernier ayant obtenu que le Roi ne soit pas conduit dans la charette des condamnés.
Louis XVI y prend place avec l’ abbé et deux personnes de la milice qui s’ installent face à eux. La voiture quitte la Prison du Temple vers 9 h. Elle tourne, précédée de tambours, et escortée par une troupe de cavaliers sabres au clair. Il avance entre plusieurs rangs de gardes nationaux et de sans-culottes.
Le cortège emmené par Santerre poursuit son trajet par les boulevards et la rue de la révolution ( actuelle rue Royale ). Il débouche à 10 h sur la place de la révolution ( Place Louis XV, actellement Place de la Concorde ) et s’arrête au pied de l’ échafaud installé entre les Champs Elysées et le pied d’estal de la statue de Louis XV qui vient d’être déboulonnée et situé à 2 mètres de haut. Peint en rouge, l’échafaud est placé au milieu d’ un espace vide encadré de canons et de troupes de fédérés, le peuple étant tenu au loin. Le Roi, accueilli par le bourreau Charles- Henri Sanson à sa descente du carrosse, ôte sa redinguote brune et son foulard-cravate, se fait lier les mains dans le dos par son propre mouchoir; un assistant de Sanson découpe grossièrement son col puis le rabat et lui coupe les cheveux. Le Roi, assisté de l’ abbé Edgeworth, monte sur l’ escalier et rejoint les cinq bourreaux ( Sanson et ses quatre assistants ) sur la plate- forme.
Aux environs de la rue de Cléry, le Baron de Batz, soutien de la famille Royale qui a financé la fuite à Varennes, a convoqué 300 Royalistes pour tenter de faire évader le Roi.
Le Roi devait être caché dans une maison appartenant au Comte de Marsan, rue de Cléry.
Le Baron de Batz s’ élance : » Avec moi, mes amis, pour sauver le Roi ! » . A la suite de la dénonciation de ses compagnons, seul quelques uns ont pu venir. Trois sont tués, mais le Baron de Batz réussit à s’ échapper.
L’ ordre fut donné de battre les tambours pour couvrir les paroles du Roi qui est alors garrotté à la planche.
» Peuple, je meurs innocent ! je suis innocent de tout ce dont on m’ inculpe. Je souhaite que mon sang puisse cimenter le bonheur des Francais « .
A 10 h 22, la planche bascule, la lunette de bois se referme sur sa tete et le bourreau Charles- Henri Sanson actionne le couperet. Legros, l’ assistant de l’ exécuteur, saisit la tete sanguinolente et la présente au peuple.
Le canon tonne et prévient la famille Royale restée à la Tour du Temple que l’exécution a eu lieu.
Jacques Roux commissaire de la Commune de Paris, rédige le procès- verbal de l’ exécution; il précise que des citoyens recueillent sur l’ échafaud ensanglanté le sang du Roi avec leurs mouchoirs, leurs piques ou leurs sabres.
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