Côtes d’Armor. La taxe sur la bière met la pression sur les bars
« Ça y est. C’est passé ? » Noël, le patron du bar-PMU le Théâtre à Saint-Brieuc, attend une livraison pour connaître l’augmentation du prix de la bière. Mais il a déjà sa petite idée sur le futur prix de la bière pression qu’il va appliquer dans son zinc. « Si on veut conserver nos marges, il faudrait augmenter le prix de 15 à 20 centimes le prix du demi. »
Il répercutera l’augmentation. C’est une certitude. « On ne va peut-être pas le faire tout de suite. Mais ça arrivera à un moment ou à un autre. » Il ne sait pas encore de combien. « Si on augmente de trop, on aura moins de clients. Déjà, il n’y en a pas trop en ce moment. Et l’été a été calme… »
« Tout augmente. Sauf les salaires »
Une chose est sûre : le prix de la pression ordinaire a, ou va grimper dans les mois à venir, dans les débits de boissons. Dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, la loi votée à la fin de l’année dernière ne laisse pas le choix aux bistrotiers. Entrée en vigueur au 1er janvier 2013, elle entraîne pour eux une augmentation de plus de 10 % du prix de la bière.
Au bar de la Poste à Saint-Brieuc, le prix est passé depuis le début de l’année de 2,40 à 2,50 €. « C’est comme ça monsieur. Tout augmente chaque jour. Sauf les salaires et les retraites ! » explique un retraité, un brin désabusé.
Au bar de la Cigogne, au pied de la cathédrale briochine, le patron, qui a repris l’affaire il y a quelques mois, se donne un peu de temps. « Pour l’instant, je n’augmente pas. Logiquement, j’aurai dû le faire. Je verrai mon comptable début mars avant de prendre une décision. Mais, comme je ne suis pas là depuis longtemps, je ne veux pas perturber la clientèle. » Pour le moment, la pression reste donc à 2,30 €.