Il y aura un après-mariage gay
François Hollande aura serré les rangs de sa majorité ; et renforcé une droite menacée d’éclatement. Au lieu de rassembler la nation, il l’aura divisée.
Les services de Pôle emploi ont donc radié de leurs statistiques 21 000 demandeurs d’emploi en profitant des fêtes de fin d’année. Grâce à quoi, le nombre des chômeurs n’a augmenté que de 300 au mois de décembre. Ce n’est pas ce genre de supercherie d’État qui va “inverser” la courbe du chômage ni aider au redressement de l’économie du pays. La Cour des comptes, présidée par le socialiste Didier Migaud, le dit dans son rapport publié la semaine dernière : « Face à une situation économique inédite, les solutions traditionnelles ne sont pas adaptées. » Par “solutions traditionnelles”, il faut entendre tout ce qui a déjà servi jusqu’à épuisement : les subventions au partage et à la réduction du temps de travail, les contrats aidés, ou la hausse des cotisations courant derrière celle des indemnisations.
François Hollande en sortira-t-il autrement qu’en espérant que nos voisins aillent mieux et nous évitent d’avoir à nous réformer nous-mêmes ? Il le pourrait, mais il est obligé de tenir compte de l’existence au sein de sa majorité d’un front du refus de plus en plus déterminé notamment constitué par ces cent cinquante députés (un sur deux) “primo-élus” (élus pour la première fois en juin 2012) qui ont pour trait commun d’être de purs idéologues.
Certes, avec le mariage gay, François Hollande réunit son camp, depuis ces pauvres communistes obligés de suivre le mouvement jusqu’aux sociaux-démocrates où se recrutent la plupart des bobos. On les a vus, dimanche, défiler dans la rue avec écharpes et banderoles à la veille du débat parlementaire, élus, intellectuels, artistes, syndicalistes, militants associatifs, piqués au vif par l’énorme succès, quinze jours plus tôt, de la “manif pour tous”. La bataille est maintenant engagée à l’Assemblée. Il manquera peu de voix à gauche.