Campagnes présidentielles : Pas d’austérité !
S’il faut se garder de poser la question de la pertinence d’une élection présidentielle aussi absurde au sein d’un pays ayant posé la démocratie comme vérité quasi-dogmatique, la récente publication des chiffres de la récente campagne électorale de Mai 2012 laisse tout de même un goût amer, de légers mais troublants relents d’hypocrisie à peine voilés aux français.
Ainsi peut-on découvrir les incroyables dépenses des partis français et, en premier lieu, de l’actuel président socialiste : 21 720 000 euros. Bien sûr voisins de ceux de son homologue Sarkozy, ils sont bien plus élevés que ceux des autres partis politiques : FN (8 500 000 euros), Front de Gauche (9 500 000 euros), Modem (6 800 000 euros), entre autres.
De prime abord, deux réactions peuvent être suscitées : colère et incompréhension.
Colère tout d’abord, face à un tel déferlement d’argent, face à un tel gaspillage de fonds publics (Le Monde détaille ici les remboursements des différents partis) qui ne servent au fond qu’à nourrir, quelques mois durant, l’ego démesuré de politiciens arrivistes. N’y a-t-il pas de meilleure utilisation possible de ces fonds à l’heure où la plupart des entreprises françaises ploient sous le poids de la politique fiscale française ? N’y a-t-il pas d’utilisations plus pertinentes pour ces 60 millions d’euros à l’heure où une grande crise sociale semble visiblement prête à frapper la France ?
L’austérité imposée aux français ne semble donc pas concerner les partis politiques qui, de droite comme de gauche, ne sourcillent visiblement pas à l’idée de dépenser inutilement l’argent des contribuables. Exemplarité ? En ces temps de cure fiscale, les partis politiciens auraient dû avoir à cœur de montrer davantage de tempérance dans leurs dépenses…
Incompréhension ensuite, car la question de l’égalité, si souvent rebattue dans notre société, semble malheureusement complètement absente de cette donne électorale. En effet, si celle-ci n’était que l’occasion d’élire, avec le souci constant de l’égalité la plus complète, le candidat aux idées les plus pertinentes, n’est il pas dès lors de bon ton de fournir un fond égal aux candidats ? N’est-il pas évident que les candidats aux fonds les plus fournis, aux moyens les plus étendus, ont ainsi un avantage médiatique et communicatif considérable sur leurs adversaires ?
Or donc, dans ce déferlement de chiffre et de dépenses inutiles, les royalistes n’ont à y voir qu’une énième démonstration de la pertinence de leurs idées ou, plus exactement, de la profonde ineptie des idées républicaines. La république, par une odieuse reformation historique, n’a eu de cesse de présenter la monarchie historique comme outre-dépensière et onéreuse : aujourd’hui, ces chiffres montrent exactement le contraire.