[Courrier des lecteurs] Afin que nul ne l’ignore !
Le 19 Mars, la France devrait commémorer un cessez-le-feu dont le jour choisi ne marque pas la fin de la guerre (2 juillet 1962) mais celui de la victoire pour ses adversaires … un cessez le feu qui a fait plus de victimes civiles et militaires après, qu’avant.
La présence française, ce sont : les protectorats de Tunisie et du Maroc jusqu’en mars 1956 et l’Algérie française jusqu’au 2 juillet 1962
Alors que ni De Gaulle , ni Mitterrand – tous deux bien impliqués – n’ont jamais voulu que le 19 mars soit célébré et que Chirac a préféré [sans doute par opportunité] retenir la date du 5 décembre sur proposition du monde combattant, Hollande et la majorité parlementaire du Sénat, portés par une certaine vague rose, en ont décidé ainsi.
Combien se sont déjà exprimés sur cette commémoration d’un jour que l’histoire retiendra comme un jour d’indignité nationale.
Les Français n’ont pas à avoir honte, de l’oeuvre de leurs « Anciens » dans l’ensemble de l’Afrique du Nord … n’a-t’on pas lu quelque part : » L’Etat français est responsable et coupable du génocide de 150.000 harkis et leurs familles après le 19 mars 1962 » … » 30.000 compagnons d’armes disparus ! » …
Quelqu’un a-t’il songé à toutes ces Familles pied-noir « déracinées » et/ou ayant perdu des leurs ? Combien des premiers « bannis » qui ont su défricher ces terres – a priori – hostiles, proscrit-on à nouveau dans leur descendance ?
Parce que l a communauté résultait du brassage de populations d’origines européennes variées même si à forte dominante méditerranéenne : Français dont des Alsaciens et des Lorrains (dont une partie expatriée après la défaite de 1870 et l’occupation prussienne ), migrants des départements méridionaux, Corses , mais aussi des Espagnols (majorité étrangère), Anglo-Maltais (Malte étant une colonie britannique), Italiens , Allemands , Suisses , Anglais . vaudois et protestants des Hautes-Alpes, cévenols, dauphinois…), suisses, italiens vaudois , néerlandais, britanniques et allemands de confession protestante (réformés et luthériens), auxquels s’ ajoutait la communauté juive plus anciennement installée, les Juifs toshavim (antérieurs) avant la conquête arabe au 7ème et les Sépharades chassés d’Espagne fin 15ème siècle,
Même Abd-el-Kader, lui qui étudia les sciences religieuses, la langue et la littérature arabe, les mathématiques, l’astronomie, l’histoire et la philosophie. auquel Platon, Aristote, Al-Ghazali, Ibn Rushd et Ibn Khaldun furent familiers ; épousa l’histoire compliquée de l’Algérie et de la France, de l’Orient et de l’Occident. Quand, présent lors de l’inauguration officielle du Canal de Suez, représentant de la religion musulmane et t émoignant en permanence d’un intérêt tout particulier pour les innovations techniques, il adhéra au projet de construction du Canal qu’il défendit avec conviction, dans une lettre adressée à Ferdinand de Lesseps, comme une initiative porteuse de modernisation pour cette région et symbole de trait d’union qui relie l’Orient et l’Occident : « Aucune personne intelligente ne peut mettre en doute que votre oeuvre ne soit, en même temps, d’une utilité générale dont les avantages rejailliront sur la plupart des habitants de la terre, d’une extrémité à l’autre. Nous prions le Très-Haut de vous en faciliter l’achèvement et de réaliser la jonction des eaux ».
Souvenez-vous le Le Roman de Renart : tant va pot à l’eve que brise [tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se brise] … à force de s’exposer au danger on y succombera ; comme le faisait entendre Louis-Gaston de Ségur : si nous voulons encore recommencer nos essais de république, nous nous perdrons si bien qu’il n’y aura plus moyen de nous relever.
Pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire de Nantes, Abd al Kader a été fait prisonnier par le général Lamoriciere dont le cénotaphe est à la cathédrale de Nantes. Le livre d’Abd Al Kader le plus connu est ‘le livre des haltes’ dont j’ai lu des extraits et qui est intéressant (‘écrits spirituels’, éditions Seuil). Il a émigré en Syrie où il fut enterré à côté du savant Ibn Arabi.
Un poème d’Ibn Arabi :
… Prodige ! Une jeune gazelle voilée
Montrant de son doigt pourpré et faisant signe de ses paupières!
Son champ est entre côtes et entrailles,
O merveille, un jardin parmi les flammes !
Mon coeur devient capable de toute image:
Il est prairie pour les gazelles, couvent pour les moines,
Temple pour les idoles, Mecque pour les pèlerins,
Tablettes de la Torah et livre du Coran.
Je suis la religion de l’amour, partout où se dirigent ses montures,
L’amour est ma religion et ma foi.
http://www.archipress.org/batin/ashwaq6.htm