Le moral en berne des agriculteurs
Quelque 26 % des agriculteurs s’estiment dans une mauvaise situation financière en mars 2013, notamment dans l’Ouest et le Sud de la France, selon un baromètre de conjoncture réalisé par l’Ifop pour la FNSEA auprès de 1 505 exploitants agricoles et publié le 3 avril. Parmi les plus pessimistes : les horticulteurs, les éleveurs bovins et laitiers, de porcs ou de volailles affichent leur morosité. La moitié des exploitants (49 %) juge cependant leur situation « acceptable » et 25 % la considèrent même « bonne », principalement des viticulteurs et des exploitants de « grandes cultures » (céréales, colza…). Les plus optimistes se trouvent en Champagne-Ardenne, en Alsace et en Lorraine et disposent en moyenne de surface supérieure à 100 hectares.
Un avenir qui inquiète
La situation ne s’arrange pas quand il s’agit de se projeter dans l’avenir : 42 % des exploitants interrogés estiment que leur situation sera « moins favorable » dans les 2 à 3 prochaines années, indique l’ifop. Pour ce printemps 2013, les perspectives économiques « sont relativement mauvaises » : « Les exploitants de Bretagne, de la Champagne à l’Alsace, de Bourgogne, Franche-Comté, Centre et de Midi-Pyrénées, manifestent des prévisions négatives au contraire des exploitants de Rhône-Alpes et d’Aquitaine, Poitou-Charentes, relativement optimistes sur l’évolution de leur situation financière à court terme », selon le baromètre. Plus de 20 % s’attendent à une détérioration dans les trois mois, un chiffre en hausse de deux points par rapport au précédent baromètre en octobre. Le poids des charges, des normes, des prix… Plus d’un tiers des agriculteurs interrogés (35 %) déclarent par ailleurs avoir récemment connu des difficultés « importantes ». Les éleveurs de bovins lait, de bovins, ovins, caprins, la Bretagne et le sud-Ouest pointent en premier lieu les charges d’exploitations.
Cependant, malgré l’ampleur des difficultés, 88 % des agriculteurs n’envisagent pas de cesser leur activité dans les douze prochains mois.