8 Mai 1794 : quand les révolutionnaires décapitaient la science
Pas un élève français ne connaît cet adage célèbre qui résume à lui seul le génie de la chimie : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». De même, chaque élève français sait que cette maxime a été écrite pour la première fois par un français, Antoine de Lavoisier. Malheureusement, peu d’élèves français poussent leurs investigations sur Mr de Lavoisier…et c’est fort regrettable d’ailleurs, car la fin de vie de ce célèbre chimiste résume à elle seule l’atrocité des révolutionnaires français…
Antoine de Lavoisier était déjà célèbre à son époque par l’étendue de ses connaissances et par ses découvertes exceptionnelles, notamment celle de l’oxygène en 1778, démettant ainsi la théorie phlogistique de Becher, pourtant devenue quasi-dogmatique au XVIII°siècle. Il participe à la réforme de la nomenclature chimique, notamment dans son ouvrage Méthode de Nomenclature Chimique de 1787, dont une majeure partie reste encore utilisée à l’heure actuelle. En 1789, il publie son œuvre majeur, le Traité élémentaire de Chimie, considéré comme le premier véritable manuel de Chimie de l’Histoire…
A travers l’histoire de Lavoisier se dessinent les multiples réformes que les Rois avaient entrepris pour favoriser la recherche : création d’une Académie des Sciences dès 1666, Société Royale d’Agriculture en 1761, etc… Lavoisier pourra y développer tout son talent et ses recherches, notamment grâce à un matériel de pesée considéré comme le plus précis d’Europe, ce qui lui permettra de procéder à des pesées moléculaires avec une marge d’erreur inégalée jusqu’alors.
Pourtant, Antoine de Lavoisier ne connaîtra pas une fin digne de son intelligence…
Elu à la Ferme Général (équivalent de nos délégations de service public actuels) depuis ses 26 ans, Lavoisier sera considéré comme un traître par les révolutionnaires, non pas pour un quelconque militantisme royaliste, mais bien pour avoir servi le Roi pendant toutes ces années… C’est ainsi que par un décret du 5 Mai 1794, tous les fermiers généraux ayant servi sous l’Ancien Régime ont été traduits devant le Tribunal Révolutionnaire pour y être « jugés » …
Ayant demandé un sursis pour pouvoir finir une expérience, Lavoisier entendit cette réponse de la part de Jean Baptiste Coffinhal, président du Tribunal Révolutionnaire : « La république n’a pas besoin de savants ni de chimistes ; le cours de la justice ne peut être suspendu… » Lavoisier fut guillotiné 3 jours plus tard sur la Place de la révolution, en compagnie de quelques autres anciens fermiers généraux, comme les Perceval. Quelques instants après sa mort, Louis Lagrange, un autre grand chimiste, dira ces paroles : « Il ne leur a fallu que quelques instants pour faire tomber cette tête, et une centaine d’années ne suffiront peut pas pour en reproduire une semblable »…
A l’heure où l’Histoire est falsifiée, à l’heure où les crimes républicains sont oubliés, il est grand temps que les jeunes français apprennent que la soif de sang révolutionnaire a été la source d’un grand nombre de massacres innommables, d’exécutions sommaires et de crimes impardonnables ! Loin d’être la libération d’un peuple, la révolution a été l’avènement d’une oligarchie corrompue et arriviste, qui n’eut aucun scrupule à décapiter l’un des plus grands savants de l’Histoire…