Quand le gouvernement s’acharne sur la famille
Qui paiera? Les familles et les « riches », of course! Faute d’avoir été réformé, le logiciel socialiste ne produit que des solutions toutes faites. Confronté à l’urgence d’une réduction de ses dépenses, l’Etat avait l’embarras du choix immédiat: réduire ses effectifs pléthoriques, supprimer les régimes spéciaux des retraites, restreindre le périmètre des solidarités, etc. Il aurait pu commencer, par exemple, par réformer le dispendieux régime des intermittents du spectacle. Mais non. Les premiers coups portés à la protection sociale le seront contre la branche famille de la Sécurité sociale, qui paye d’un déficit son financement, à hauteur de 4 milliards, d’une partie des retraites. Ce lundi, le gouvernement vient donc d’annoncer une baisse du plafond du quotient familial pour les familles coupables d’être considérées comme aisées aux yeux de la gauche. Certes, l’option initiale consistant à réduire les allocations familiales a été rejetée, de peur de rallumer l’irritation des Français contre les atteintes à la famille. Mais cette seconde voie, qui se traduira par une nouvelle augmentation d’impôts, est tout aussi critiquable.
Où est la justice? Ce mot qu’invoque le gouvernement pour justifier sa démarche est une tromperie. Il est même particulièrement révoltant que ce soient les familles qui fassent, en priorité, les frais de la politiquement de désendettement de l’Etat. Elles payent, en fait, le manque de réflexion du gouvernement et du PS sur l’avenir de l’Etat providence. Chacun comprend bien qu’il devient nécessaire d’en réduire les générosités et de les réserver prioritairement aux plus démunis. Mais cela signifie que la France-nounou n’a plus vocation à être un grand hôpital, ni une grande pharmacie, ni une grande nurserie ouverts gracieusement à tous. De ce point de vue, il est aberrant d’apprendre (Valeurs Actuelles du 14 mai) que l’Europe impose à la France d’étendre le bénéfice de sa politique familiale à tous les enfants d’immigrés, y compris ceux qui sont nés à l’étranger et qui ont décidé de rejoindre la France en dehors de toute procédure de regroupement familial. Ce n’est évidemment pas avec de tels acharnements contre la famille que le gouvernement peut espérer apaiser les esprits surchauffés.