[A la découverte des Pardons bretons] Les Pardons bretons : les fêtes de l’âme
Les pardons, ces « fêtes de l’âme » comme les qualifiait l’écrivain trégorrois Charles le Goffic plongent leurs racines au coeur de la culture bretonne. Car ces « fêtes de l’âme » se doublent, bien souvent, de cérémonies plus « profanes » et de rituels immémoriaux comme le Tantad ou les baignades prophylactiques des chevaux. Autant de coutumes et de traditions – tout comme les jeux qui en faisaient partie intégrante, les danses dans les églises, ou encore les bagarres épiques entre clans – qu’autorités ecclésiastiques et civiles s’acharnèrent longtemps à combattre. Et que le peuple breton défendit avec foi et conviction. Après avoir connu un trouble purgatoire durant les « Trente Glorieuses » où l’on brocarda la langue bretonne et où l’on se débarrassa des lits clos des ancêtres, les pardons aujourd’hui dépourvus de leur aspect pénitentiel ou contraignant, connaissent un renouveau de fréquentation. La spiritualité au sens très large qui y souffle permet à chacun d’y trouver le plaisir d’être ensemble, de chanter des cantiques en breton et de mettre ses pas dans ceux des générations qui nous ont précédés sur la terre de Bretagne. Ce sont d’ailleurs les plus intimes, les plus humbles, les plus claniques et les plus immémoriaux d’entre eux qui retrouvent grâce et ferveur. Un signe qui ne trompe pas.