Le dernier livre de Jacques Bainville…
Né un 9 février, en 1879, à Vincennes, Jacques Bainville est mort également un 9 février, en 1936, à Paris.
Prématurément : il n’avait que 57 ans.
Si on le compare à ses deux amis et collaborateurs de L’Action française, Daudet (16 novembre 1867/1er juillet 1942) et Maurras (20 avril 1868/16 novembre 1952), avec lesquels il a tout partagé, le premier est « parti » à 74 ans, le deuxième à 84 ans.
Le cancer qui a emporté Jacques Bainville à 57 ans ne lui a pas donné le même temps qu’à ses deux amis : né douze ans après Daudet, et onze ans après Maurras, il est parti six ans avant le premier, et seize ans avant le second…..
Certes, on ne refait pas l’Histoire, et les regrets sont bien vains.
Il n’empêche. En paraphrasant Pascal (« Le nez de Cléopâtre, s’il eût été plus court, toute la face de la terre aurait changée. ») on ne peut s’empêcher de penser que la vie de Jacques Bainville, si elle n’eût été si courte, l’Histoire de France aurait peut-être été changée : au lieu de rester seul, dans l’effondrement général, après la mort de Bainville puis de Daudet, Maurras aurait gardé à ses cotés un fidèle et lucide conseiller en ces temps si inextricablement confus…
Stéphane Giocanti à eu le bonheur de redonner vie à l’expression et à l’image si heureuses de Thibaudet – bien oublié aujourd’hui… – sur Maurras, « un continent ». Mais Maurras n’était pas seul, et Bainville était lui aussi une immense intelligence et une puissante personnalité.