L’île de Sein inhospitalière ? Quand un juge de Montpellier brille par son ignorance…
C’est le Télégramme qui raconte l’affaire, dans son édition du 6 septembre. Début août, un juge aux affaires familiales de Montpellier, a refusé de fixer la résidence de 3 enfants sur l’île de sein, avec leur mère. Il estime que l’île de Sein est un territoire « relativement hostile ».
Selon le Télégramme, lors de l’audience, « l’avocate du père n’y est pas allée de main morte pour défendre son client qui s’oppose à l’installation de ses enfants sur l’île ». Elle a expliqué devant le juge que c’est une commune ‘totalement isolée, sans eau courante et potable, sans électricité, à 8 km de la pointe du Raz, en plein océan atlantique… Il n’y a pas de voitures, c’est une île dangereuse et hostile. Il y a 100 habitants en hiver et ces derniers se déplacent à pied avec de petites charrettes. Au mieux, on rejoint le continent en une heure de traversée, en bateau, par temps calme‘.
Le juge aux affaires familiales a retenu que l’île « peut être assurément regardée comme étant un lieu de vie relativement hostile pour les enfants« . Il retient aussi que les conditions de trajet de ces derniers pour se rendre chez leur père seront « extrêmement difficiles« , compte tenu de « l’insularité et des marées« .
Le maire de Sein a très peu apprécié. Jean-Pierre Kerloc’h a écrit au président du tribunal de grande instance de Montpellier « Je trouve ces propos inacceptables. Pour moi, une terre hostile, ça veut dire inhospitalière. Je rappelle que nous disposons ici d’une école primaire et d’un collège, d’un cabinet médical et de plusieurs commerces…. Et en cas d’urgence, je pense qu’il est préférable d’être pris en charge à l’île de Sein. Car l’hélicoptère ne met que 20 minutes pour se poser au CHU de Brest. [Les enfants] s’épanouissent pleinement sur l’île. Au moins, ici, ils peuvent se rendre seuls à l’école sans crainte de faire une mauvaise rencontre. De mémoire de Sénan, on n’a jamais entendu ça. Il faut s’informer quand on porte un jugement ».