Société

L’amoralité bienfaisante ?

La lente, et apparemment inexorable, décrépitude morale de notre Patrie paraît quotidiennement sous une nouvelle forme, s’attelant à démolir davantage les valeurs fondamentales de notre société. Avant hier, l’infanticide se trouvait légalisé ; hier, l’institution maritale était bafouée en acceptant, aux forceps, les « couples » invertis ; aujourd’hui, la relativisation de l’infidélité et même, la mise en avant de pseudo-bienfaits de l’adultère ouvre les voies à la probable future normalisation de la polygamie.
Certains s’offusqueront de tels propos, n’y voyant qu’une nouvelle prophétie de Cassandre : ils demeureront toujours ces irréductibles crétins que l’actualité surprendra quotidiennement. Car nombre d’articles, témoignages et sondages médiatiques abondent en ce sens… Dans son article au titre éloquent Quand l’adultère renforce le couple, le journal Le Figaro Madame faisait la part belle aux derniers propos d’une psychothérapeute belgo-américaine, Esther Perel, et sa constante mise en avant des « bienfaits » de l’adultère : « On n’est généralement pas infidèles parce qu’on est malheureux mais plutôt parce que nous pourrions être plus heureux. […] L’adultère est souvent un puissant système d’alarme pour une structure qui a besoin de changer.« 

Cette amoralité bienfaisante trouve écho dans nombre de supports médiatiques, à commencer par les séries télévisuelles (House of Cards reste emblématique de cette décrépitude morale), par la littérature et les oeuvres cinématographiques. Ce qui, de fait, déteint inéxorablement sur les mentalités français : selon Helen Fisher, anthropologue et chercheur à l’Université de Rutgers, « 56% des hommes et 34% des femmes mariés qui ont fait face à l’infidélité de leur conjoint estiment néanmoins être heureux dans leur union. »

C’est parce qu’elle évite toute confrontation à l’intelligence qu’une telle ineptie peut se répandre. La dualité bien/mal s’en trouve modifiée : le mensonge serait il devenu salvateur ? L’égoïsme serait il devenu vertu, et l’orgueil source de bonheur ? Mais la plus grande question reste celle de la responsabilité, de l’honneur de la parole donnée : que dire d’une personne qui promet fidélité un jour, puis s’en dédit dès la première occasion ? Plus grave : comment bâtir une société unie sur des valeurs comme le mensonge, l’individualisme irresponsable, l’hédonisme consumériste, la défiance généralisée ? La famille, cette unité insécable de la Nation, doit préserver en son sein toutes les vertus nécessaires à la Patrie comme la confiance, la franchise et le dévouement. Il en va de l’avenir de la France.

Article paru dans le dernier numéro de Prospectives Royalistes de l’Ouest

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