AuteursCritique littéraire

L’Ancien Régime de F.Funck Brentano

Ancien Régime

Nous nous permettons ici de revenir sur un livre remarquable que M. FUNCK-BRETANO a écrit sur les mœurs et les sociétés de l’ancienne France. C’est un tableau plein de relief. L’auteur à travers ses chapitres et ses textes magnifiques, d’un français expressif, nous rend vivant une France vigoureuse et pleine de vie, active et prospère sous l’autorité de nos rois.

Au sommet est le roi, chef et représentant naturel des familles françaises. Il est père du peuple et en est le garant de la justice. L’ordre naturel est son œuvre. Ils l’ont d’abord imposé par l’épée. Avec Saint Louis, dont nous nous sommes mis sous sa protection pour cette année, les temps meilleurs arrivent et la justice peut être rendue paisiblement sous le chêne de Vincennes. De ce roi restera le rôle de conciliateur et la gratuité de la défense. Louis XIV continuait de recevoir chaque semaine ceux qui se présentaient maintenant ainsi un lien permanent avec son peuple. « On entrait dans le palais du roi comme dans un moulin. Les étrangers ne cessent pas dans exprimer leur surprise. J’allais au Louvre, écrit Locatelli en 1665, je m’y promenai en toute liberté, et, traversant les divers corps de garde, je parvins enfin à cette porte, qui est ouverte dès qu’on y touche, et le plus souvent par le roi lui-même. Il vous suffit d’y gratter. Le roi veut que tous ses sujets entrent librement ». Le peuple, on le sait maintenant, assistait aux accouchements de la reine. « L’accouchement doit se faire, en public, devant tout le monde, sous les yeux du peuple a qui l’enfant appartient. »

C’est sous cette autorité paternelle qui garantissait l’ordre des libertés locales professionnelles, corporatistes qu’elles pouvaient s’épanouir. Il nous faut relire les chapitres de M. FUNCK-BRETANO sur l’administration des villes et des villages pour prendre conscience que chacun d’entre eux constituaient des « républiques » libres. « Quarante milles associations naturelles délibéraient sur leurs propres intérêts et choisissaient leurs agents ». Témoignage complémentaire à celui de Charles Maurras dans l’étang de Berre et qui démontent que ces libertés étaient présentes et actives dans l’ensemble du royaume. Démontrant ainsi à la suite de nombreux textes sur l’ancien régime la vivacité du principe de subsidiarité, auquel nous sommes au sein de l’URBVM tant attaché, bien loin du centralisme jacobin.

L’auteur nous démontre à travers des tableaux vifs, pittoresques et plein de bonne humeur la vivacité de la petite propriété et de l’instruction dans l’ancienne France. La lecture de ce livre reste une source pour nos contemporains et notamment nos jeunes à qui l’on enseigne guère plus l’histoire de notre France. Ces textes s’opposent aux absurdités simplistes répondues à profusion par la presse officielle et l’école officielle sur l’abrutissement des Français de l’ancienne France.

Ces témoignages historiques aussi importants soient-ils, ne nous soustrait pas à la critique politique de cette ouvrage. Car bien que l’auteur reconnaisse l’efficacité politique de système monarchique en la caractérisant de beau et bien faisant il limite son application « du possible » qu’à la période féodale. L’auteur nie la faculté du système monarchiste à s’adapter et à se renouveler. Mais la monarchie héréditaire c’est-à-dire une autorité continue et indépendante a pour nous les caractéristiques les plus aptes plus qu’aucune autre institution à se modifier et s’adapter. Bernard de Vaulx et Jacques Bainville ont su démontrer par leurs écrits et leurs conférences qu’au contraire la monarchie au cours de son histoire n’a cessé de s’adapter.

En conclusion nous appelons nos lecteurs à lire ce livre qui montre la vitalité des institutions de « l’ancienne France» tout en ne cessant de rappeler que pour nous ceux sont ces institutions dont la France a besoin pour se renouveler. Bien loin des visions étriquées du régime des partis qui est incapable lui de se réformer autrement qu’en alternants ces équipes politiques de gauche à droite.

Article paru dans le dernier numéro de Prospectives Royalistes de l’Ouest

Julien Rémy

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