[Doue ha mem bro] Thévenoud, ou la politique sans éthique
La république offre souvent le bâton pour se faire battre. Le cas du « pas-de-deux » Thévenoud en est un parfait exemple : pris la main dans le sac pour mensonge et dissimulation, pour fraude et entourloupe, le cuistre n’en perd toutefois pas le nord et, dans notre cas, la place dorée de député républicain. Faut dire ! Avantages en séries qu’un pâle emploi de fonctionnaire local ne saurait égaler, la députation devient Graal pour nombre d’impotents arrivistes qui y voit le moyen de poser, quelques années durant, leur séant au chaud. Ainsi, dans la « république exemplaire » de M.Hollande, Thévenoud a-t’il emboîté le pas de Cahuzac : pris la main dans le sac, il démissionne du PS mais tient – contre vents et marées – à sa députation chérie.
C’est toute l’aberration morale du système. En prenant l’axiome politique républicain, la députation et l’élection induisent l’exemplarité et, dans une certaine mesure, la plus parfaite honnêteté. Logique, l’élu tient sa légitimité de la confiance de ses électeurs pour pouvoir trôner au Palais Bourbon et parler en leur nom : comment peut-il, en ayant menti et trahi ses électeurs, continuer comme si de rien était ? Simple choix au fond pour cet élu entre une place en or pour quelques années ou une moralité guère riche en pièces sonnantes et trébuchantes.
Mais il serait injuste de lui jeter la pierre : il ne fait que voguer au sein d’un système amoral qui ne fait que susciter les appétits stériles et égoïstes des personnes. Sortir la tête de l’état de l’élection, ôter aux parlementaires leurs richesses et leurs privilèges pour leur faire comprendre la réalité populaire, voilà quelques pistes pour donner à la politique une saine éthique, indispensable pour le redressement de la France.