Le Pont-Charron, monument du Bocage vendéen
C’est un ouvrage d’art qu’on ignorerait complètement, si un panneau ne le signalait par la formule lapidaire : « Pont XVIIIe ». Jeté sur le Grand Lay, au sud de Chantonnay, le Pont-Charron mérite un coup d’œil, tant pour la qualité de sa réalisation, que pour les événements historiques dont il fut le témoin pendant les Guerres de Vendée.
Avant sa construction, le voyageur ne pouvait franchir le Lay, en avant de Chantonnay, que par le « Gué Charraud » situé plus en amont, à la hauteur de Saint-Philbert. Mais ce passage exposé aux attaques des malandrins était jugé trop dangereux. On décida alors, vers 1690, de construire à pont à cinq arches, à l’emplacement de l’actuel Pont-Charrault.
Quelques années plus tard, lors de l’aménagement du « cours royal » entre Nantes et Bordeaux, il fut décidé que la route emprunterait un tracé plus à l’ouest et qu’elle franchirait la rivière au sud du village de la Tabarière. On édifia à cet endroit, vers 1750, un ouvrage d’art remarquable, dont « l’arche unique enjambant la vallée apparut comme l’œuvre la plus hardie de la région » (Maurice Bedon).