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•Allocution prononcée à l’occasion de l’anniversaire de la mort de Louis XVI 21 janvier 2015

LE ROI EST MORT : VIVE LE ROI !

« Le Roi est mort ! Jour d’épouvante où ce cri fut entendu, il y a trente ans, pour la dernière fois dans Paris. Le Roi est mort. La monarchie va-t-elle se dissoudre ? La colère céleste s’est-elle déployée de nouveau sur la France ? Où fuir ? où se cacher devant la terreur et l’anarchie ? Pleurez Français vous avez perdu le Roi qui vous a sauvés, le Roi qui vous a rendu. la paix, le Roi qui vous a faits libres ; mais ne tremblez point pour votre destinée le Roi est mort, mais le Roi est vivant ;
LE ROI EST MORT VIVE LE ROI
C’est le cri de la vieille monarchie, c’est aussi le cri de la monarchie nouvelle. Un double principe politique est renfermé dans cette acclamation de la douleur et de la joie l’hérédité de la famille souveraine, l’immortalité de l’Etat. C’est à la loi salique que nous devons, comme nation, une existence dont la durée n’a point d’exemple dans les annales du monde. Nos pères étoient si convaincus de l’excellence de cette loi, que, dans la crainte de la violer, ils ne reconnurent point immédiatement Philippe de Valois pour successeur de Charles le Bel. A la mort de celui-ci, la monarchie demeura ‘sans monarque. La reine étoit grosse; elle pouvoit porter ou ne pas porter le Roi dans son sein en attendant, on resta soumis à la légitimité inconnue, et le principe gouverna -dans l’absence de l’homme. Certes, il peut s’appeler immortel un Etat qui a vu le sang d’une même race passer de Robert le Fort à ‘Charles X,. « Quel royaume dit un vieil écrivain » (qui sous Henri III défendoit les droits d’Henri IV contre les prétentions des Guise) quel royaume (i), monarchie et république est aujourd’hui ou a été au monde, mieux orné, affermi et fortifié de plus belles polices, lois et ordonnances que la française ? Où est-ce que les autres ont une loi salique pour la succession du royaume? Quels Rois ailleurs ne se voient et se sont vus mieux aimés obéis et révérés? Néanmoins ils ont laissé régler et limiter leur puissance par les lois et ordonnances qu’eux-mêmes ont faites ils se sont soumis sous la même raison que leur peuple, et ont, d’ancienne institution, réduit leurs voulans sous la civilité de la loi pour raison de quoi tout le peuple avec une douce crainte a été contraint de les aimer. Qui ont donc été les Rois au monde qui se soient plus acquis de gloire par la justice -que les nôtres ? Ils n’ont pas moins acquis à leur royaume l’honneur et la prééminence des bonnes lettres et des sciences libérales que des armes. Grand nombre d’hommes signalés en savoir et intelligence, sont sortis de cette école des lettres et la France a provigné quant et quant d’excellens capitaines ( outre ceux du sang royal) par la discipline que nos Rois y avoient établie, lesquels Rois ont peuplé mêmement les nations étrangères d’hommes héroïques.
Reste maintenant à exposer les autres : grâces, bénédictions et bonnes rencontres d’heur particulières, dont il a plu à la divine Providence orner la famille de Hugues Capet par dessus tous les autres l’une est de l’avoir fait être la plus noble et plus ancienne de toutes les races royales qui sont aujourd’hui au monde car à compter depuis le temps que Robert le Saxon, que nous prenons pour le chef d’icelle, se voit connu par les histoires, elle a subsisté près de huit cents y ans, étant parvenue en la personne de notre très-chrétien Roi Henri III jusqu’à la vingt-troisième génération de père en fils, si nous ne comptons point plus avant que ledit Robert A ses premiers bonheurs s’en vient joindre un non moins remarquable que les précédens, qui est d’avoir produit plus de maisons et familles royales et donné plus grand nombre de Rois, empereurs princes, ducs et comtes à divers royaumes et contrées. Toutes ces bonnes et belles remarques que nous avons proposées jusqu’à ici de nos Rois, semblent bien leur avoir appartenu en général ; mais outre icelles chacun d’eux (du moins la plus grande partie ) s’est encore si bien fait remarquer en son particulier de certaines grâces et dons d’esprit, qu’elles leur ont acquis ces honorables surnoms, qui rendent encore aujourd’hui leur mémoire illustre. II augmentera la, liste de ces illustres monarques, Louis le Désiré, de paternelle et pacifique mémoire que la reconnoissance, les pleurs, les regrets de la France et de l’Europe accompagnent au tombeau. On peut dire de l’arbre de la lignée royale né du sol de la France, ce que le poète dit du chêne :

Immota manet; multosque nepotes

Multa virum volvens durando saecula, vincit

il demeure immobile, et sa durée en se déroulant triomphe de bien des postérités et de bien des générations d’hommes .

Comme ce vieil écrivain dont la fidélité pressentoit Henri IV, l’auteur du présent écrit eut le bonheur, en 1814, au second avènement des Bourbons d’annoncer le retour de Louis XVIII. Alors la France étoit envahie ; nous étions accablés de malheurs, environnés de craintes et de périls. Rien n’étoit décidé ; on se battoit sur divers points du royaume on négocioit à Paris Buonaparte habitoit encore le château de Fontainebleau, quand il lut l’histoire de ce Roi légitime (i) qui n’avoit point d’armée dans la coalition des Rois, mais qui étoit pour lui plus redoutable que ces monarques. Ce fut en effet la force de la légitimité qui précipita l’usurpation. »

Alors que la monarchie était rétablie après l’horreur de la Révolution et les malheurs de l’Empire, Alors que sa famille avait été durement endeuillée par les idées nouvelles et que lui-même, dans le creuset et la fournaise du malheur avait commencé à purifier les scories de sa pensée contaminée par les philosophes des Lumières, Chateaubriand écrivait Ces lignes dans une brochure destinée à être diffusée après la mort de Louis XVIII le désiré. Il me semblait que ces lignes qui réaffirmaient les beautés de la monarchie lors du décès du dernier roi de France mort de mort naturelle sur le trône pouvait éveiller en nous de salutaires sentiments de joie, de fierté et d’espérance dans les combats à venir. Alors que nos édiles et les publicistes nous abreuvent ad nauseam de la République, de ses valeurs, du fameux pacte républicain dont personne ne sait quel en est le texte ni qui l’a rédigé et encore moins qui l’a signé, il me semblait salutaire et réconfortant d’entendre parler de notre monarchie et de notre France qui fut, qui est et qui sera toujours plus belle, plus grande et plus admirable que le pâle et livide reflet des déclarations des chevaliers de la gueuse.

Si nous sommes réunis pour nous souvenir du martyr de son frère Louis XVI qu’à Nantes on nommait le bienfaisant, c’est qu’on ne peut pleurer sur la phrase : « le roi est mort » sans aussitôt s’écrier : « vive le roi ! » « vive le Roi », car c’est le cri des Français dans les dangers extrêmes, ainsi que dans les grandes joies, comme si, dans les dangers, ils appelaient leur prince à leur secours , ou comme s’ils voulaient témoigner alors qu’ils sont prêts à périr pour lui écrivait Bernardin de Saint-Pierre, dans Paul et Virginie.
Lors du récit du naufrage du Saint-Géran.

Vive le roi, c’est le cri admirable du chant du Jura de 1814 :
Vive le Roi !
Noble cri de la vieille France,
Cri d’espérance
De bonheur d’amour et de foi !
Trop longtemps étouffé par le crime et nos larmes
Eclate plus brillant et plus rempli de charmes.
Vive le Roi !
Vive à jamais, vive le Roi !

Le roi est mort, vive le roi !

Pourquoi la mort de Louis XVI nous est-elle insupportable ? Pourquoi deux cent vingt deux ans après le forfait le crime n’est-il toujours pas digéré ? Pour au moins trois raisons. La première est que parmi les rois de France aucun ne méritait une telle peine et Louis XVI moins que tout autre. On Peinerait d’ailleurs à désigner parmi les rois que la France a reçu celui qui aurait pu se montrer odieux à son peuple au point qu’on réclame sa mort pour trahison à son serment de Reims ou pour maltraitance caractérisée envers ses peuples. On regarde, on observe, on scrute et l’on reste muet. C’est un fait admirable de notre histoire : les quarante rois qui ont fait la France auraient tous pu porter le surnom donné au dernier d’entre eux : le bienfaisant.
La deuxième raison porte sur ceux qui ont attenté à la vie du souverain contre l’avis du peuple de France. Le scrutin exécuté dans la convention a accordé le régicide à une majorité des voix des députés de la convention, députés élus avec une participation d’à peine dix pour cent des électeurs, si tant est que le suffrage soit l’expression de la volonté générale, chimère chère à Rousseau mais odieuse à la juste raison.
La troisième raison évoque le but poursuivi par cette exécution suicidaire de notre France par l’immolation de son roi.

Je laisse la parole un instant au professeur Pichot-Bravard qui nous enseigne dans son livre La révolution française :

« La mort de Louis XVI eut des conséquences incalculables.
Les Montagnards avaient voulu par le sacrifice rituel du dernier roi sur l’autel de la République fonder celle-ci par un pacte de sang et rendre impossible tout retour en arrière. La mort du Roi devait consolider définitivement la Révolution. Par ce crime rituel, la Convention dénonçait le « pacte de Reims » ; elle reniait le baptême de Clovis et l’engagement du sacre ; elle faisait table rase d’une Constitution fondée sur la transcendance ; elle rejetait la souveraineté de Dieu pour fonder une France nouvelle construite de main d’homme sur le socle des idées des Lumières. »

Le Roi est mort, vive le Roi !

Aussi est-ce bien ce cri qui dans les malheurs que nous traversons depuis si longtemps qui veut hâter le retour de la paix, de la prospérité, de la douceur de vivre, de la concorde, tous ces biens dont près de deux siècles de républiques nous ont privés. Plus que jamais le cri de vive le roi soit un signe de résistance à ce régime qui n’a de cesse de montrer sa nocivité dans tous les domaines car si la monarchie est le régime du trône c’est à dire du pouvoir assis et serein qui est là surtout pour garantir la bonne marche du vaisseau de l’Etat, la révolution est une machine, une machine infernale sans cesse en mouvement qui ne peut que poursuivre son mouvement dévastateur sous peine de mourir à l’instant. Car le ministre Peillon l’a affirmé il y a peu dans un livre : « la Révolution française n’est pas terminée ». A quoi peut aboutir une révolution qui sous prétexte d’avoir voulu régénéré la France a tout détruit de ce que la patience de nos rois avait bâti peu à peu ? Métiers, provinces, parlements, ordres, lois, société, arts, vœux, propriété, famille et tant d’autres choses pour continuer en oeuvrant à la régénération de l’individu entièrement sorti des forges prométhéennes de la République après être passé au creuset de l’école qui ne veut plus apprendre et transmettre mais fondre de bons républicains voire de bons « charlie » dans le moule de l’homme nouveau si cher à Rousseau et à Robespierre. Avec la même patience que nos rois avaient mis pour faire la France grande, la République s’ingénie à la détruire, pierre par pierre en trouvant toujours un nouvel aspect à attaquer jusqu’à l’absurde pendant qu’un peuple rendu incapable de comprendre ce qui lui arrive collabore activement à sa propre destruction. Par les lois sur le divorce, l’avortement et récemment sur la dénaturation du mariage, la République veut détruire la famille comme elle a déjà en grande partie détruit les métiers et la propriété.

Parmi les moyens utilisés pour détruire il y a un usage détourné du rire. C’est ce que montre Zemmour dans son « suicide français » mais s’il a bien identifié les moyens mis en œuvre pour ruiner, pour saper et détruire la France, le brave homme s’arrête dans son constat à 1968 alors que le mal vient de plus loin. Il souligne à raison l’usage indigne qui est fait de la dérision pour ébranler le corps social tout entier et rien n’est plus vrai. Le rire a une fonction sociale bien sûr mais aussi pédagogique comme le montre si bien Molière. Pour que le rire soit efficace, il convient que celui qui veut faire rire, celui dont on ri et celui qui rit aient quelque chose de commun c’est le cas des comédies de Molière bien évidemment. L’humour juit, humour d’autodérision s’il en est n’est drôle qu’à condition d’être proféré par un juif et ne fait vraiment rire que les juifs qui seuls ont les clefs pour le comprendre. L’humour doit être bienveillant et mettre sous nos yeux nos ridicules afin qu’on puisse les corriger : c’est le rôle de la comédie : castigat ridendo mores. L’esprit canal, l’esprit Charlie ricanent de tout car il faut mettre les rieurs de son côté. Un rire dégradant dans les sujets traités mais si cela est juste ô combien pour ces quarante dernières années ce n’est que la réplique plus vulgaire de ce qui avait déjà été fait au XVIIIème siècle. Avec les Lumières va arriver le siècle de la dérision dont Voltaire sera le fer de lance : faire ricaner sur tout et surtout sur ce qui n’a que peu de moyens de se défendre et qui agit le plus souvent avec panache et charité : la noblesse, le clergé et la famille royale. Les pamphlets, les calomnies, les caricatures pleuvent et fustigent tous ceux qui n’ont pas l’heur de plaire au patriarche de Ferney.
L’autre jour au fond d’un vallon,
Un serpent piqua Jean Fréron ;
Que croyez-vous qu’il arriva ?
Ce fut le serpent qui creva

Cette épigramme mordante est tout ce que l’on sait bien souvent d’Elie Fréron et l’on croit Voltaire sur parole pour imaginer que le dit Fréron devait être une espèce d’obscurantiste ennemi de la liberté, de la tolérance et du peuple, sans aucun doute un de ces infâmes bigots infatué de dévotion. Rien n’est moins vrai car le brave critique littéraire était toujours courtois et mesuré dans ses propos dans la grande tradition de la politesse à la française. Pour s’en convaincre, il suffit de lire ses œuvres. Mais voilà pour lire ses œuvres il faut se les procurer or, elles ne sont plus éditées depuis bien longtemps. Combien d’auteurs ainsi subissent une censure de mépris et d’oubli qui laisse nos contemporains dans l’ignorance. Rassurez-vous nos publicistes contemporains veillent à nous donner la bonne parole car eux savent ce qui est vrai juste et bon et qui vous n’adhérez pas à ce qui déborde des antennes officielles vous n’êtes qu’un mauvais républicain, un suppôt de la réaction, pire encore : un complotiste.
On entend cela, on sourit, on soupire et l’on pleure. Oh on ne pleure pas sur son sort, on a bien mieux à faire mais on songe avec effroi à tout la gens moutonnière qui ricane en bêlant et s’estime bien gouverné après que dix-sept de nos compatriotes ont été abattus par ceux qu’ils convient d’appeler les chances pour la France.
Mais descendants des guerriers de Vercingétorix et de Clovis, héritiers des croisés et des chouans, parce que comme le disait Charrette « nous sommes la jeunesse du monde », parce que la France ankylosée a frémi en 2013 et que son esprit se remet à penser, j’en veux pour preuve le flot de livre qui font un succès et qui portent des idées plutôt pertinentes, alors il faut repartir à la conquête de cette France qui n’attend plus que de retrouver son roi pour retrouver son âme, pour retrouver force et vigueur afin qu’un véritable printemps Français fleurisse sur notre pauvre vieille terre désolée. Ce n’est qu’en étant grande que la France pourra accueillir en son sein ceux que des inconscients à fait naître loin de la terre de leurs aïeux et qui, déracinés ne savent plus qui ils sont.

Et c’est alors que comme le disaient les bons français des Etats généraux de 1593 :
Nous aurons un Roy qui donnera ordre à tout, et retiendra tous ces tyranneaux en crainte et en devoir, qui châtiera les violents, punira les réfractaires, exterminera les voleurs et pillards, retranchera les ailes aux ambitieux, fera rendre gorge à ces esponges et larrons des deniers publics, fera contenir un chacun aux limites de sa charge, et conservera tout le monde en repos et tranquillité. Enfin, nous voulons ung Roy pour avoir la paix ; mais nous ne voulons pas faire comme les grenouilles , qui, s’ennuyants de leur Roy paisible, es-leurent la cigogne qui les dévora toutes. […] le Roy que nous demandons est desja faict par la nature, né au vray parterre des fleurs de lis de France, jetton droit et verdoyant du tige de Sainct Loys.

En attendant l’heureux jour de son avènement redisons notre cri de résistance et d’espérance :

Vive le Roi !

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