Hommage 11 Novembre – Discours du Responsable de l’AF56
Il y a 107 ans, des millions de jeunes français et bretons s’engageaient avec courage et abnégation pour la défense de la Patrie française, pour la protection de leur Nation face à un ennemi pluriséculaire. A l’instar d’un Abbé Perrot ou d’un Jean-Pierre Calloc’h, ces bretons pourtant persécutés par l’anticléricalisme et le jacobinisme de la 3°République, n’ont pas hésité à soutenir la France quand celle-ci les a appelés à l’aide. Le premier s’est distingué en héros de guerre, en prêtre courageux jusqu’au bout, même dans les moments qui semblent perdus. Le second s’est également distingué pour son abnégation, mais également par de magnifiques poèmes qui, écrits pour certains au cœur d’évènements terribles, au cœur des tranchées, du sang et de la boue, brillent par leur beauté, l’incroyable espérance pour notre Pays, pour notre Bretagne.
Ce sont ces deux leçons d’abnégation et d’espérance qu’il nous faut retenir aujourd’hui, devant ce Mémorial de la Grande Guerre. Tenir dans l’effort, tenir dans notre combat pour la France et la Bretagne et ce, qu’importent les coups et les difficultés, qu’importent les épreuves et les écueils à franchir. Que sont-ils face à ceux qu’ont dû affronter nos ancêtres en 1917 ? Rien.
Soyons donc forts dans notre patriotisme, soyons tenaces dans notre militantisme, soyons joyeux dans notre espérance pour la France et pour la Bretagne : des milliers d’années ont secoué notre Patrie, des centaines de guerres auraient pu emporter notre Nation, mais à chaque fois, des français se sont levés pour la défendre face au péril qui la menaçait.
Rappelons-nous de leur exemple dans les moments les plus difficiles, dans les moments de doute et de découragement. N’hésitons pas à relire ces quelques vers de Jean-Pierre Calloc’h, dans son poème Quart de Nuit aux Tranchées :
« Je suis le matelot au bossoir, le guetteur, Qui va, qui vient, qui voit tout, qui entend tout. La France m’a appelé ce soir pour garder son honneur, elle m’a ordonné de continuer sa vengeance. Dors ô Patrie, dors en paix, je veillerai pour toi, et si vient à s’enfler, ce soir, la mer germaine, nous sommes frères des rochers qui défendent le rivage de la Bretagne douce. Dors, ô France ! Tu ne seras pas submergée encore cette fois-ci. Pour être ici, j’ai abandonné ma maison, mes parents ; plus haut est le devoir auquel je suis attaché : ni fils, ni frère ! Je suis le guetteur sombre et muet, aux frontières de l’est, je suis le rocher breton ».
Aujourd’hui encore, la France nous appelle pour la défendre. Si nous ne répondons pas présents, qui le fera ? Si nous ne nous engageons pas pour sa défense, qui le fera ? Serons-nous de ces fainéants qui préfèrent le confort du canapé à l’appel de l’Honneur, à l’appel de la défense de la Patrie ? Serons-nous de ces couards qui s’enfuient face au combat, face aux difficultés et à l’ennemi ? Quels exemples serons-nous pour les futures générations qui nous regardent ?
Si nous sommes là aujourd’hui, c’est pour répondre « Présent » à cet appel de nos héros français et bretons. C’est pour rendre hommage à leur courage et à leur sacrifice, mais également pour assurer cette transmission du flambeau : A notre tour, nous protégerons la France, nous défendrons notre Patrie face au péril, nous serons ces bretons qui ne reculent pas devant l’ennemi.
Pour que vive la France, vive le Roi !