Histoire

10 Mai, une justice ordinaire

Elisabeth de FranceMadame Elisabeth, la plus jeune soeur de Louis XVI est conduite à la guillotine en ce 10 mai 1794.

Le motif de son exécution est la signature de la folie sanguinaire des membres du Comité de Salut Public dont l’ignoble Barère : Être la soeur du Tyran ! 

Même Robespierre – qui n’est pas le Pierrot la Tendresse que certains robespierristes voudraient nous faire accroire – trouve stupide et incongru ce procès dont il sait qu’il n’aura qu’une issue.

Conduite du Temple à la Conciergerie, le 9 mai,  l’essentiel du jugement consiste en son identité, être la soeur du Tyran. Elle répliquera à Fouquier-Tinville le paranoïaque Accusateur Publique: »Si mon frère eut été un tyran, vous ne seriez pas là où vous êtes, ni moi là où je suis ! »

Elle est la malheureuse victime de cette gauche ultra qu’est le Comité de Salut Publique, traversé par des courants contraires, menant à une forme de loterie dont le perdant gagne un aller simple avec « la Louison ».

Ce sont là les valeurs fondatrices de la république !

Vainement essaie-ton de la rendre responsable de la disparition des bijoux de la Couronne. L’Accusateur sait très bien que sa question est mensongère ; il sait pertinemment que « le casse » du garde-meuble en septembre 1792 est le travail de Conventionnels, dont Danton, et que l’on fera accuser une bande de « clampins » pris sur place fortement alcoolisés, qui n’auront même pas dessoûlé avant que l’on ait traité leur « gueule de bois » d’une façon drastique! (Voir dans La Revue de juin l’article d’Olivier Blanc).

Madame Elisabeth avait trente ans  depuis sept jours ; elle était le dernier soutien familial de son neveu le petit Louis XVII. Elle apprendra lors de son « procès » l’exécution de sa belle soeur en octobre 1793, chose qu’elle ignorait.

Dans son Histoire de France, michelet trouvera une manière bien dans son style pour salir cette malheureuse en disant d’elle: »Madame Elisabeth, jeune et forte personne de 28 ans, souffrait du sang, des humeurs. On fut obligé, au Temple, de lui établir un cautère. Elle passait le temps à coudre et à raccommoder ou bien à lire des offices. La pauvre princesse n’avait pas une dévotion bien haute, ni beaucoup d’instruction. On avait essayé aux Tuileries de lui apprendre l’anglais et l’italien et elle étudiait cette dernière langue dans le plus sot livre religieux dont personne ait connaissance : la canonisation du bienheureux Labre »

Quand on pense, après avoir lu de telles fadaises crapuleuses, que le jules qui a rédigé cette fiente est la référence en Histoire !

Au début du XIX eme il fut question d’introduire sa cause à Rome. Il n’y eut pas de suite. Les témoins lors de son procès ont souligné sa forte personnalité, ses convictions et sa piété.

Elle réconforta les 26 personnes qui, en ce 10 mai, passèrent avant elle sur l’échafaud.

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