La République se meurt, vive le roi !
La République se meurt. Depuis plus de trente ans, mus par une mystérieuse pulsion autodestructrice, les gouvernements qui se sont succédé ont entrepris une œuvre de démolition systématique des symboles qui l’ont fondée ou portée depuis deux siècle.
Le bal a commencé avec le tonton de Jarnac en 1981, quand il envoya pointer les successeurs du bourreau Sanson au Pôle emploi de l’époque. Ce n’est pas que je sois un grand partisan de la petite machine de l’ami Guillotin : elle a fait tomber tellement de têtes de mes ancêtres aussi calotins que moi, que, par les temps qui courent, avec une Taubira garde des Sceaux, je préfère savoir la première faucheuse industrielle de l’histoire remisée dans quelque hangar du ministère de la Justice.
Puis Jacques Chirac lui a emboîté le pas en supprimant la conscription, pourtant grande fierté révolutionnaire. Avec la quille pour tous, le premier des présidents corréziens, celui de droite mais néanmoins républicain, porta un nouveau coup aux emblèmes chers aux sans-culottes. Prise par une dextre majorité, la réforme laissa bien perplexes les admirateurs de la Gueuse qui depuis ne savent plus très bien à quel sein de Marianne se vouer.
Même le bon Dieu s’en est mêlé. Le brave petit moulin de Valmy que vous pouvez visiter sur la colline du même nom n’est qu’une pâle copie reconstruite en 2005 ; la tempête de 1999 ayant totalement détruit le pressoir commémoratif de la victoire de Kellermann. La République se meurt, qu’on vous dit, mais personne ne lui avait donné les promesses de l’Eternité.
Ne parlons pas de l’école : si les hussards noirs de la troisième se retournent dans leurs tombes au rythme des réformes abêtissantes que nous imposent les ministres qui se succèdent au 110 rue de Grenelle depuis la réforme Haby, ils doivent aujourd’hui davantage tenir des derviches tourneurs que des soldats de l’escadron de 1793. La laïque enseignera bientôt que la première femen est cette accorte jeune femme peinte par Delacroix pour honorer les Trois Glorieuses. Familles de bon sens, dépêchez-vous, il reste encore quelques places dans les écoles catho qui le redeviennent de plus en plus.