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Quand le poulet brésilien s’invite dans les plats bretons

Les aviculteurs de la Coordination Rurale des Côtes-d’Armor n’en sont pas encore revenus. Lundi dernier, lors d’une visite à Farmor,  une entreprise de Guingamp qui fabrique des plats préparés, ils ont découvert que 90 % des poulets stockés dans les chambres froides étaient de provenance étrangère.

La délégation de la Coordination rurale a été reçue par le directeur du site, qui s’est dit très attaché à la traçabilité et l’origine des viandes – insistant notamment sur le fait que 40 % de la volaille utilisée provient de France, le reste étant des volailles importées.

Un calcul apparemment très optimiste, puisqu’en réalité, comme l’a démontré la visite qui a suivi, il est apparu que 90 % du poulet en stock ce lundi, provenaient du Brésil, des Pays-Bas ou de Thaïlande. Selon la CR, seuls quelques cartons, sans étiquettes d’origine, provenaient, aux dires du directeur, de l’abattoir Bocher, appartenant aussi au groupe Sofiprotéol, à Mur de Bretagne.

Farmor, rappelle le syndicat paysan, « est une filiale de Glon Sanders, elle-même détenue par Sofiprotéol, société présidée par Xavier Beulin (qui est aussi accessoirement président de la FNSEA, syndicat qui se targue de défendre les agriculteurs !). »

La Coordination rurale affirme qu’ « au vu de la situation dramatique des aviculteurs français, [il] trouve intolérable que Sofiprotéol, financée par des cotisations ‘volontaires obligatoires’ prélevées aux agriculteurs, n’impose pas à ses filiales de privilégier l’utilisation de poulets bretons au lieu d’utiliser massivement du poulet d’importation. »

Rappelant que « les intégrateurs ont déjà imposé aux éleveurs des baisses de prix de reprise des volailles de 50€/Tonne en début d’année. [Que] cette course au prix toujours plus bas est fatale [et qu’on] s’achemine vers des cessations massives. » les aviculteurs bretons affirment qu’ils « ne veulent pas jouer le rôle de variable d’ajustement » et qu’« ils ne se laisseront pas faire ! ». Un dossier de plus pour Messieurs Le Foll et Montebourg.

Source de l’article : Breizh Novopress

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