Ce que Raoul Girardet a retenu de l’AF
L’historien Raoul GIRARDET est mort discrètement le mercredi 18 septembre 2013 dans sa 96e année. Spécialiste des sociétés militaires et du nationalisme français, il a enseigné à Sciences-Po, à l’ENA ou encore à Polytechnique. Il a publié des ouvrages de référence sur « La Société militaire en France », « Le nationalisme français », « L’idée coloniale en France » et un essai sur « Mythes et mythologies politiques ».
Il fut aussi un Camelot du Roi très actif, puis s’engagea dans la Résistance. Arrêté par les Allemands, il échappa de justesse à la déportation pour Buchenwald. Son action pour l’Algérie Française et l’OAS le conduisit en prison.
Il resta toujours marqué par les leçons de MAURRAS comme en témoignent les entretiens qu’il eut avec Pierre ASSOULINE et qui furent publiés en 1990 sous le titre « Singulièrement libre ».
Ainsi, il y expliquait pourquoi un maurrassien ne peut tomber dans le fascisme:
« La doctrine maurrassienne constituait à cet égard une barrière solide: la conception totalitaire de l’Etat et de la société lui était complètement étrangère. Le national-socialisme allemand était dénoncé quotidiennement dans « L’Action Française » comme l’une des pires incarnations du germanisme éternel, un « nouvel Islam » disait Léon DAUDET. Restait enfin la hantise du danger allemand, la menace qui se précisait, le vieux réflexe national de défense.
BAINVILLE avait sans doute disparu, mais ses leçons restaient présentes. Nous étions trop imprégnés d’elles pour rêver à Nuremberg, à son exaltation de la terre et du sang, et à ses cathédrales de lumière… »